Destroy It – Black Tiger Sex Machine

BTSM Destroy ItSorti le 21 mai 2013

Les DJs de Black Tiger Sex Machine (ou BTSM) enflamment depuis quelques années les pistes de danse montréalaises et ailleurs dans le monde. Sur album, le band a lancé un album de remix de Destroy It, une de ses compos, avec quelques versions remixées de celle-ci par d’autres artistes de la scène électronique.

Commençons par le début : Destroy It (Original Mix). L’intro très percussive donne déjà envie de taper du pied, avec un long build-up de plus d’une minute. Ce n’est qu’à 1 minute 40 que tout explose. Quelques changements d’intensité de temps en temps afin de donner une pause aux danseurs en sueurs (puisque c’est avant tout une musique de dancefloor), avant de repartir de plus belle jusqu’à la fin. C’est le «matériau» de base avec lequel 3 DJs ont travaillé pour offrir une version remixée à leur sauce.

Mais avant, BTSM offre un autre de ses mix, appelé Tribal Gangs. Cette pièce au nom évocateur est la seule de cet album qui ne soit pas une version alternative de Destroy It. Imitant une forme similaire à la première piste, l’intro est assez percussive, mais encore plus longue. Et la portion plus trance de la pièce se fait elle aussi très rythmée et particulièrement agressive. En fait, on remarque vite un certain pattern dans le style de BTSM, mais qui fonctionne vraisemblablement très bien.

De retour à Destroy It, la première version remixée est celle de Drivepilot. On entend la différence dès le début, avec une ambiance plus tendue par-dessus le beat de base. On a délaissé les percussions initiales pour plutôt favoriser une ambiance tendue. Généralement, Destroy It (Drivepilot Remix) est plus chargée musicalement, avec au moins une ou deux couches de plus dans le mix sonore que la version originale. L’intensité est aussi au rendez-vous et s’il y a aussi quelques changements d’ambiance, ceux-ci semblent légèrement plus homogènes. Par contre, la fin, après près de 5 minutes de beat, met en vedette des violons, pour une finale en douceur.

On adoucit de beaucoup le registre lorsque vient Destroy It (Urban Contact Remix), une version plus dance que trance. La lourdeur agressive de la pièce semble avoir disparu complètement dans cette version, empreinte de légèreté avec des sons de guitare et une mélodie au synthé plus définie. C’est la version la plus longue de l’album, mais on ne le sent pas du tout, grâce à son dynamisme qui n’est pas sans rappeler quelques bons titres de Daft Punk, sans les voix.

Pour la version remixée par Rob De Large, on a droit à une intro extrêmement basse, autant dans les fréquences que le volume. Plus expérimentale, cette version semble vouloir nous amener dans une autre dimension. Elle semble aussi moins propice à la danse, avec ses ambiances sombres, lourdes et ses sonorités moins définies.

Cet album de remix fait ce qu’il a à faire : il présente une version originale plutôt solide, et des variantes qui nous amènent un peu ailleurs. Sur ce plan, chapeau à la version de Urban Contact, qui a apporté une touche de légèreté à la pièce, versus les autres DJs qui l’ont encore plus alourdi. Aussi, il est évident que l’intensité d’une même piste n’aura pas la même intensité sur disque que sur une piste de danse. Dans le cas de Black Tiger Sex Machine, ce groupe se savoure beaucoup mieux dans le deuxième cas.

À écouter : Tribal Gangs (Original Mix), Destroy It (Urban Contact Remix)

6,5/10

Par Olivier Dénommée


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