Night Swimming – Gypsophilia

Gypsophilia NSSorti le 19 mai 2015

Avec un tel nom, Gypsophilia trahit assez rapidement ses racines. Par contre, après trois albums passés, le groupe a eu le temps de se diversifier et d’aborder d’autres approches. Le gypsy laisse alors place à des ambiances plus tôt, à du jazz, du klezmer, et à d’autres styles inspirés de la musique du monde. Gypsophilia n’a probablement jamais été aussi éclaté dans sa musique, complètement instrumentale, qu’avec Night Swimming.

Dès la première piste, on se perd dans le mélange des genres. Boo Doo Down contient des éléments jazz, des inspirations world et quelques guitares électriques, sans ordre précis. On doit la finesse de la piste aux sonorités de flûte et de violon, sinon on perd rapidement ses repères. Moins agité, Cake Walk se laisse mieux apprivoiser avec une musique chaude et familière. Et le solo de trompette, qui a d’ailleurs la mélodie une bonne partie de la compo, vaut le détour.

Très belle surprise avec Long Shadows, une pièce plus lente, plus lourde, qui crée une ambiance particulièrement réussie. Elle est suivie de la mélancolique Deep Water, à écouter les yeux fermés.

En entendant les premières notes de Dirty Circus, vous comprendrez immédiatement le nom, avec une musique qui rappelle les clichés associés au monde du cirque. Heureusement, on passe vite à autre chose avec une énergie plus manouche qui prend le dessus le reste de la pièce. On a aussi droit, après une intro ambiante sombre, à des sonorités plus orientales avec RitiB (Right in the in Between).

Jaurès nous amène dans une musique cabaret festive, juste avant la finale, Night Falls and You Need Company. Une pièce à tendance reggae feutrée et tout en douceur. Pas désagréable, mais peut-être pas le meilleur choix pour clôturer un album tout de même assez puissant.

Alors que le band néo-écossais est plutôt reconnu pour son côté festif et énergique (on se souviendra d’une performance où un des musiciens s’est mis à marcher sur les mains pendant une pièce pour animer la foule), Gypsophilia a aussi la capacité de faire dans des ambiances plus subtiles. Cet album, d’à peine plus de 40 minutes, arrive à rendre justice à ces deux facettes sans trop de mal. Les compositions de Night Swimming seront à coup sûr de beaux ajouts dans les spectacles du dynamique band.

À écouter : Cake Walk, Long Shadows, Deep Water

7,8/10

Par Olivier Dénommée


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