If Not For You – Post Script

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Sorti le 15 octobre 2015

Fondé à Edmonton, le trio Post Script gagne rapidement à être connu. Sa récente participation du Folk Fest d’Edmonton (dont une performance juste avant Of Monsters and Men, rien de moins!) et son passage en Islande l’hiver dernier ne sont que quelques événements qui soulignent le sérieux de la jeune formation composée de Steph Blais, Paul Cournoyer et Brayden Treble. Le band a déjà acquis une belle réputation pour ses harmonies, ses sonorités entre le country et l’indie-folk, et son bilinguisme assumé. Mieux encore, Post Script a un premier album tout chaud, intitulé If Not For You, dévoilé officiellement au grand public le 15 octobre 2015.

À quoi s’attendre sur ce premier album studio? Voici une petite idée de ce qu’on retrouve dans If Not For You :

Les prémisses de l’album nous dévoilent un côté très personnel aux compositions. Inspiré par la maison de campagne des grands-parents de Paul Cournoyer, le groupe s’est aussi laissé imprégner par ses proches et amis. Les dix compos de l’album transpirent cette intimité et cette confidence à divers degrés.

Musicalement, c’est avec le ton sombre de Lay Low que l’album démarre. Un son indie avec beaucoup d’effets qui surprendra ceux qui sont habitués à des harmonies plus lumineuses, et qui n’est pas particulièrement représentatif de la suite de l’opus. La véritable saveur de If Not For You se situe plutôt à mi-chemin entre le folk et le country, avec des inspirations pigées dans le vaste registre populaire. Par exemple, Marcel, avec un accompagnement au violoncelle, semble presque faire un clin d’œil à Eleanor Rigby des Beatles. La voix de Paul Cournoyer semble aussi amplifier cet effet.

Autrement, c’est la voix de Steph Blais qui perce le plus et qui semble avoir naturellement le timbre pour le folk-country. Cela s’entend très bien sur des titres comme Impossible, version retravaillée d’une chanson qu’on pouvait retrouver dans le mini-album de Post Script paru en 2013, Partir ensemble, version «countrifiée» de la chanson de Salomé Leclerc, ou encore Avec les yeux fermés, au couplet qui n’est pas sans rappeler la mélodie de Moisi moé’ssi de Fred Fortin, le tout, (heureusement) en plus énergique. Parlant d’énergie, la finale Too Damn Much met le paquet, avec aussi quelques solos de guitare bien exécutés.

Dear Marie est le premier single de l’album : Une ballade country bien sentie, avec un refrain accrocheur et même quelques belles montées en intensité. Un bon choix, bien qu’elle ne soit pas la plus énergique de l’album.

Pour son premier album, Post Script fait déjà preuve d’une belle assurance. La plupart des compositions sont chantantes et les arrangements sont bien amenés. On a droit à une belle production signée Matthieu Damer et on réussit généralement très bien à éviter le piège de la surproduction. Une première offrande sincère, qui souligne le grand potentiel du trio edmontonien.

Notez que sur 11 pistes, trois seulement sont en français. Ceux qui s’attendaient à un album pleinement bilingue ne seront probablement pas rassasiés, mais comme le groupe l’a mentionné lui-même : pourquoi forcer des chansons en français si elles ne sont pas aussi bonnes que celles en anglais? La décision de demeurer à majorité anglophone est assumée, mais permet, malgré tout, de conserver son statut de groupe bilingue. Et quelque chose me dit que le temps permettra de préciser le ratio français/anglais que Post Script souhaite avoir des ses prochains albums.

Il est possible d’écouter l’album sur Bandcamp.

À écouter : Marcel, Dear Marie, Too Damn Much

Par Olivier Dénommée

Texte original « Première offrande inspirée pour Post Script » paru dans le journal Le Franco du 20 août 2015.

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