EP – Lydia Képinski

lydia-kepinski-epSorti le 22 novembre 2016

Lydia Képinski roule sa bosse comme musicienne depuis quelques années déjà, mais ce n’est qu’assez récemment qu’elle a lancé un premier EP de quatre chansons : une carte de visite qui donne un aperçu de son univers coloré, souvent comparé à celui de Klô Pelgag.

La première piste, Andromaque, représente à elle seule les différents registres de l’artiste : le début très lent laisse place aux textes ambigus, mais visiblement pas tout à fait joyeux. Puis vient la seconde partie, chargée, rythmée, intense. On perd le focus sur les textes pour se concentrer sur l’ambiance que Lydia Képinski et ses musiciens créent, justement très efficace. Seul bémol : on perd un peu les paroles dans certaines portions du refrain. Il aura fallu les lire pour comprendre de quoi il était question, même après quelques jours à les écouter presque en boucle…

Moins de surprises dans la seconde chanson, Apprendre à mentir, comme on offre un seul registre cette fois. Une autre chanson relativement énergique, mais aux paroles plus lourdes. On a quand même droit à des références au mouvement souverainiste et à une fausse couche (ou un avortement). Bref, pas très jojo pour une chanson musicalement légère.

Par contre, on revient aux morceaux plus lents pour finir le EP. Brise-glace et M’attends-tu sont probablement celles où la musique correspond le mieux à ce que la Montréalaise chante. Dans le cas de Brise-glace, c’est réussi jusqu’au refrain, où les mélodies semblent parfois forcées dans le registre aigu. Aussi, même si la chanson offre des arrangements moins chargés, on réussit encore à perdre les paroles de la chanteuse à quelques reprises. M’attends-tu, à la toute fin, dose mieux la chose, pour conclure «en beauté». Par contre, quelque chose nous ramène instinctivement aux morceaux plus rapides, plus colorés.

Lydia Képinski a un talent indéniable, et a la capacité exceptionnelle de créer des textes profonds et intenses, à des années-lumière d’une musique pop à tendance orchestrale faussement légère. Le personnage est bien plus complexe, et un EP de 15 minutes est loin de pouvoir dresser un portrait complet de l’artiste qui se cache derrière son art. On n’a plus qu’à espérer qu’elle attendra moins longtemps avant de produire un album complet, qui serait le véritable test. En attendant, on apprécie quand même cette œuvre, qui aurait mérité un peu plus de peaufinage, mais qui reste très intéressant à écouter.

Le EP est notamment disponible sur Bandcamp.

À écouter : Andromaque, Apprendre à mentir

7,9/10

Par Olivier Dénommée


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