Avant la mort des fleurs cueillies – Mat Vezio

Sorti le 17 mars 2017

Antoine Corriveau figure parmi les artistes québécois qu’on doit suivre de plus en plus proche, alors que tout ce qu’il touche se transforme en or. Justement, il signe une première réalisation d’album avec Mat Vezio, qui vit ses premières aventures en studio avec l’album Avant la mort des fleurs cueillies (à se demander s’il ne s’est pas laissé influencer par la longueur du titre du dernier de Corriveau!). On a droit ici à un auteur-compositeur-interprète sincère qui verse dans un folk planant.

C’est avec une extrême douceur que Au nord nous accueille. La guitare et les chœurs feutrés laissent toute la place à la voix de Vezio, d’une certaine poésie. C’est cette voix un peu berçante qu’on apprivoisera tout au long de l’opus. Cela se confirme avec la charmante Fukushima, où on entend davantage les choristes Mélanie Boulay (des Sœurs Boulay) et Amylie. Pas déplaisant du tout!

Passons l’étrange piste La mort est une comédienne qui vous ignore (autant pour les paroles que pour le rock qu’on n’assume pas tout à fait), et apprécions la belle L’automne de Buffalo puis la douce (encore) et minimaliste Ce jour-là. Vraiment, le registre lent et doux va à ravir à Mat Vezio. Adèle, avec des portions en voix de tête et des passages plus rock, laissera des impressions mitigées.

Mentions à Ton cinéma (et à sa lourdeur) et au duo avec Laura Sauvage dans Les appeaux (on s’ennuyait d’entendre Viviane Roy des Hay Babies en français), qui arrivent encore à se démarquer. La finale Paranoïa aussi nous marque, mais pour son texte ambigu… on passe la chanson à se demander s’il chante «m’as» ou «mens». Une lecture des paroles nous apprend qu’il fait les deux, problème résolu! Sinon, il semble que la dernière piste manque un peu de punch. Un autre choix aurait pu être plus judicieux.

Le premier album de Mat Vezio nous dévoile ses forces et faiblesses. Il est très talentueux dans les ambiances douces, qui mettent en vedette sa voix chaleureuse. Par contre, cela restreint son registre optimal et soit il se répète d’une chanson à l’autre en ne variant pas suffisamment, soit il tente un autre registre qui n’est pas naturel pour lui… dur dilemme : espérons qu’il arrivera à trouver un compromis

L’album se retrouve notamment sur Bandcamp.

À écouter : Fukushima, L’automne de Buffalo, Ton cinéma

7,2/10

Par Olivier Dénommée


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