Backflips – Canailles

Sorti le 28 avril 2017

Actif dans le paysage québécois depuis 2010, Canailles ne s’est jamais complètement défait de son étiquette d’ovni musical, mélangeant un folk gras à des influences blues et country, allant jusqu’au bluegrass et au cajun. On a tendance à parler assez généralement de «folk sale», mais le nouvel opus du collectif basé à Montréal, intitulé Backflips, offre des sonorités très variées qui ne s’adresseront pas qu’aux simples amateurs de trash, surtout avec la présence de nouveaux musiciens, comme Olivier Bélisle et Étienne Côté (Lumière), qui ont eux-mêmes d’autres projets et qui apportent certainement leur couleur à l’ensemble.

On reconnaît le côté festif de Canailles dès les premiers instants de Rendez-vous galant : une énergie brute où le polissage est toujours très optionnel. Situation similaire pour Margarita, avec quelques surprises au passage, en plus d’avoir droit à un refrain finalement assez accrocheur. La chanson-titre Backflips, juste ensuite, y va d’un son plus rock, rappelant énormément Les Deuxluxes. Ironiquement, le couple formant Les Deuxluxes joue sur l’album (Étienne Barry au piano dans Backflips, et Anna Frances Meyer à la voix dans Genoux, à la fin). Clin d’œil assumé ou pas, il n’en est pas moins très réussi.

La chanson d’amour Histoires de fantômes vise dans le mille avec des sonorités folk irlandaises (en tout cas, c’est l’impression que la chanson nous laisse) et un thème cliché mais bien abordé. Dans le registre doux, Plumage porte aussi bien son nom, avec un son rassurant à la Hay Babies.

Après la douceur revient l’intensité sans compromis : Jachère, Gna gna et Chu brûlé (on jurerait entendre Les Chiens de Ruelles) rentrent au poste, mais manqueront légèrement de nuances. On préférera des titres moins chargés, comme Tête en lieu sûr par exemple, ou même la finale Genoux, aux sonorités rétro fort appréciées.

Canailles est resté lui-même au fil des ans, malgré les changements au sein du groupe. Le band aurait-il pu se laisser davantage imprégner des différentes expériences de ses musiciens? On a l’impression que oui. Reste que l’expérience est restée intacte et fera plaisir aux habitués et aux inconditionnels, qui ne tiennent peut-être pas nécessairement à entendre un nouveau son.

À écouter : Margarita, Backflips, Genoux

7,4/10

Par Olivier Dénommée


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