Spirale – Jean-François Groulx

Sorti le 15 septembre 2017

Pianiste polyvalent, Jean-François Groulx a touché à peu près à tout, mais revient toujours au jazz. Le voilà qui propose, en trio avec Paul Brochu et Adrian Vedady, un opus intitulé Spirale, offrant des mélodies modernes et des rythmes bien sentis.

L’énergie est bien au rendez-vous pour Happy Birthday. Une petite mélodie dansante, appuyée par une section rythmique solide, exactement comme ce à quoi on est en droit de s’attendre de musiciens de talent comme ceux-ci, mais on a l’impression qu’il manque un peu d’émotion dans l’exécution.

La bonne nouvelle, c’est que l’émotion se sent beaucoup plus dans le reste de l’album, à commencer par Été / hiver, autre morceau moderne très rythmé et un peu plus audacieux, surtout aux solos. 71, juste après, met la batterie en arrière-plan pour laisser la place aux interactions entre piano et contrebasse. On y entend une belle complicité entre les différents musiciens.

On se plaît bien rapidement dans cette vibe particulière, mais Medium Easy vient un peu nous briser l’ambiance pour nous ramener (temporairement) au jazz plus traditionnel. Non, ce n’est pas une mauvaise chose, mais le passage ne suscite pas plus d’intérêt que ça. On apprécie pas mal plus Spirale, qui nous garde davantage en haleine. Avec un tel nom, on a l’impression que le trio peut nous amener dans un peu toutes les directions. Or, même s’il n’est pas complètement imprévisible, il reste un morceau très intéressant à écouter et réécouter. S’ensuit la belle ballade jazz Rose.

Le rythme revient dans Terre mère, de façon feutrée et presque mystérieuse par moments, avant de conclure le tout avec Rêve ou réalité?, aux accents reggae. S’il y a une chose qu’on ne peut pas reprocher à Jean-François Groulx et ses musiciens, c’est leur capacité de jouer dans différents registres et d’exploiter les nuances, créant huit pièces somme toute assez différentes les unes des autres.

Les amateurs de jazz n’auront aucune difficulté à écouter cet album qui propose plusieurs belles textures et quelques démonstrations convaincantes de virtuosité. Néanmoins, connaissant le talent des musiciens en présence, on a l’impression qu’on aurait pu aller encore plus loin. Il est possible que le trio se donne plus en live qu’en studio, mais à coup sûr, on a l’impression qu’ils retiennent quelque chose tout au long de l’enregistrement. On en veut plus!

À écouter : Été / hiver, 71, Terre mère

7,6/10

Par Olivier Dénommée


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