Sorti le 20 octobre 2017

Le groupe Gazoline nous a habitués à une musique pop rock particulièrement énergique, mais ose un virage plus funk et new wave dans un EP de cinq titres, Yūgen. C’est une approche différente, mais qui permet de découvrir une autre facette du band. Et il faut avouer que ça marche plutôt bien!

La première piste, Tu ne peux pas, frappe très fort avec un rythme entraînant et une ligne mélodique simple, mais accrocheuse à souhait. Les synthés et les effets dans la voix occupent beaucoup d’espace, mais c’est bien dosé et on adoptera immédiatement la chanson. Cela tranche beaucoup avec la suivante, Sous ton lit, un morceau funky où on abuse un peu (trop) de ces effets vocaux. C’est quand même réussi, mais pas autant que la suivante, Regarde-moi, qui exploite en plus le thème du changement de sexe (on est en 2017, alors pourquoi pas?).

Une dernière chance offre un groove de guitare très réussi, qui appuie très bien la ligne vocale pop rock. Puis vient déjà la finale Yūgen. C’est ironiquement la chanson la moins représentative de ce mini-album. Lente et un peu lourde sans l’être tout à fait, elle change vraiment le mood qui a pourtant été établi le reste du EP. Un choix discutable pour terminer cet opus, autrement très réussi.

Le mini-abum Yūgen nous rappelle qu’il est possible pour Gazoline de jouer dans des plates-bandes différentes sans complètement changer de registre. On a conservé les mélodies pop aux paroles presque quétaines, mais on y a ajouté un enrobage plus sophistiqué sur le rock garage qui avait fait «jadis» la réputation du band. Voyons dans un prochain album complet si ce changement était bien un virage, ou simplement une parenthèse. En attendant, on va écouter Tu ne peux pas en boucle pour un bout.

À écouter : Tu ne peux pas, Regarde-moi

7,7/10

Par Olivier Dénommée