Ubiquité – Martin Lizotte

Sorti le 3 novembre 2017

Martin Lizotte n’est pas un nom archi-connu, mais à peu près tout le monde l’a déjà entendu quelque part : c’est la malédiction d’être sideman pour à peu près toutes les grandes vedettes de la musique populaire québécoise. Après un premier album solo au piano (Pianolitudes, en 2014) qui lui a valu une nomination à l’ADISQ la même année, il récidive avec Ubiquité, un «ode à la musique libre et à l’imagination».

Comparable à Chilly Gonzales pour son audace musicale, Martin Lizotte arrive à créer quelques petits chefs-d’œuvre avec ses dix doigts, appuyé par Mathieu Désy, à la réalisation et à la contrebasse.

Voltige, malgré son titre, installe le rythme tout doucement avec une petite brise musicale apportée par la contrebasse. Il y a un certain mystère, voire une tension qui plane dans cette piste, mais c’est très bien amené et ça donne juste hâte d’entendre la suite. Maelström, juste après, est beaucoup plus chargée, et nécessitera quelques écoutes pour entendre toutes ses subtilités.

S’ensuit Interlune, un morceau lent et répétitif, mais qui reste vite en tête sans être désagréable. Probablement une des pièces les plus rapidement reconnaissables de l’album, même si ce n’est pas celle qui évolue le plus au fil de ses 5 minutes. On bouge davantage avec Vertigo, avant de tomber dans le très planant avec Comète. À la dérive est un autre morceau en apparence répétitif, qui progresse lentement au fil de la pièce.

Il y a quelque chose de cinématographique dans Corne de brume, qui est très loin de déplaire! Idem pour Par égard, qui est précédé par la plus discrète pièce-titre Ubiquité. Vient (déjà) la conclusion, avec Phare ailé, une finale bien enlevante qui ne donne qu’une envie : réécouter l’album de nouveau.

Martin Lizotte était visiblement bien inspiré, et a créé un très bel album qui réussit à paraître trop court, même s’il dure 42 bonnes minutes. Lui et Mathieu Désy ont trouvé le bon dosage pour un album qui mériterait franchement de se retrouver dans quelques listes de fins d’année.

À écouter : Maelström, Corne de brume, Phare ailé

8,2/10

Par Olivier Dénommée


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Un commentaire sur « Ubiquité – Martin Lizotte »

  1. Cet album touche l’imaginaire de si belle façon! Cinématographique, oh que oui! Tant de belles images y sont créées, tout autant que de danses artistiques!
    « Par égard », avec cette contrebasse dont on arrive à croire qu’elle pleure, joue en boucle chez-nous… Touchés!
    Une musique qui nous amène ailleurs… et si bellement!
    Vraiment génial, Messieurs! Mille fois bravo… et merci!

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