Dans ma main – Jean-Michel Blais

Sorti le 11 mai 2018

Après un premier album, Il en 2016, et une collaboration avec CFCF pour le EP Cascades l’année suivante, le deuxième album solo de Jean-Michel Blais était attendu de ses fans qui étaient restés sur leur faim. Il propose ici Dans ma main, un album mêlant son piano néoclassique à un côté électro minimaliste sur certaines pistes.

La brève Forteresse nous met tout de suite dans l’ambiance. On y entend le piano subtil de Blais et quelques coussins électroniques qui se combinent pour créer une ambiance fort réussie. Moins de 2 minutes, c’est trop court, mais la plupart des autres pistes nous laisseront assez de temps pour nous nous imprégner de l’énergie. C’est justement ce qui se passe avec Roses, un morceau plus chargé, musicalement et émotionnellement.

Outsiders rappelle beaucoup l’ambiance de Tambour, même sans l’ensemble à cordes, et notre seul bémol est le début de la piste où on entend un bref dialogue qui n’ajoute pas grand-chose. La bonne nouvelle, c’est qu’on l’oubliera rapidement et que cela ne l’empêche pas d’être une des incontournables de l’opus. S’ensuit la pièce-titre Dans ma main, qui tente – avec un succès mitigé – de laisser un peu plus de place aux synthés au début avant de revenir au piano après une minute. On tente l’approche contraire avec Blind, où l’électro s’incorpore au classique, et non l’inverse, et ça nous semble beaucoup plus réussi.

Après plusieurs morceaux inspirants, on tombe dans une portion moins forte de l’album : on apprécie le clin d’œil dans le titre suivant, God(s), mais le morceau est relativement court et nous mène à Igloo. Celle-ci mise sur un côté électronique et ambiant : c’est assumé et somme toute réussi, mais il faut admettre qu’on préfère l’autre facette de sa musique. S’ensuit Sourdine où il semble manquer la magie des meilleures pistes de l’album. Même A Heartbeat Away est long à vraiment démarrer, mais le build-up vaut finalement l’attente. Cela nous mène à la finale, Chanson, qui s’appelle ainsi parce qu’elle inclut de la voix! Celle-ci se perd un peu dans le mix, mais son effet est, on doit l’admettre, très réussi. La petite distraction à une minute et demie de la fin n’ajoute encore pas grand-chose (gardons ça simple s’il vous plaît!), mais ce n’est encore rien pour gâcher l’expérience.

On retient de cet album le désir de Jean-Michel Blais d’allier deux univers pas si différents, mais qui ne s’adressent pas exactement au même public. Plus audacieux que Il mais aussi moins égal, Dans ma main attirera peut-être un public plus diversifié au pianiste qui s’intéresseront à son approche plus moderne dans le genre.

À écouter : Roses, Outsiders, Blind

7,6/10

Par Olivier Dénommée


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