Bastion – Ponteix

ponteix bastionSorti le 29 mars 2019

Ponteix, ce groupe dirigé par le Fransaskois Mario Lepage, en a fait du chemin depuis son premier EP, J’orage, paru en 2016. Les musiciens ont depuis passé plus de temps dans notre coin de pays et se sont entourés de quelques grosses pointures comme Louis-Jean Cormier et les frères Levac (Pandaléon), autant aux textes, à la coréalisation et à la prise de son du premier album Bastion.

On sent assez rapidement que Ponteix a gagné en maturité et en assurance depuis ses derniers enregistrements. Après une brève Ouverture mystérieuse, Petite fleur nous montre l’étendue du talent d’arrangement du trio saskatchewanais : une belle montée bien orchestrée du début à la fin, qui nous fait oublier qu’on a affaire à une piste de 6 minutes, faut le faire! Mention également à la voix particulière, mais envoûtante, de Mario Lepage. On croit parfois entendre des vagues relents de Daniel Bélanger, ce qui est loin d’être désagréable.

Si le groupe a décidé de composer majoritairement en français, il se garde tout de même quelques pistes en anglais, comme Supernova. Ponteix passe d’une langue à l’autre assez naturellement, ce qui nous rappelle que même si le frontman se considère francophone avant tout, son approche face à la musique est plutôt anglophone, accordant une place importante à la musique dans le mix. Cela donne une dynamique intéressante qui se démarque d’autres groupes québécois du même registre. Quand même, on doit émettre un bémol : Supernova se termine un peu en queue de poisson, alors que la chanson aurait mérité mieux.

La pièce-titre Bastion sert ensuite d’interlude menant à La fourche, morceau aussi inspiré que Petite fleur au refrain particulièrement enlevant. Parmi les autres bons coups, notons Faux pas (malgré son titre!), la mélancolique Les éclats (qui dévie lentement vers un morceau plus électronique à la fin) et la syncopée Alamo. Et si on saluait la capacité qu’a Petite fleur de demeurer efficace pendant 6 minutes, le défi était peut-être trop grand pour 3/4, la dernière de l’album qui dure 8min30. Le morceau anglophone demeure assez efficace, mais seulement dans la première moitié. On aurait pu terminer sur un momentum, mais Ponteix en a décidé autrement. Dommage!

Somme toute, l’album Bastion se défend plutôt bien. Il s’agit d’un premier album, mais mis à part quelques choix douteux au niveau de la réalisation, ça ne s’entend pas comme tel. Surtout, Ponteix a cette qualité de jouer en français avec une sensibilité anglophone qui lui ouvrira plus de portes qu’elle n’en fermera. Attendons-nous à entendre de plus en plus la musique de Mario Lepage et sa bande au cours des prochaines années.

L’album peut être entendu sur la page Bandcamp du groupe.

À écouter : Petite fleur, Faux pas, Les éclats

7,7/10

Par Olivier Dénommée


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