Corps coquillage – Laura Babin

laura babin corps coquillageSorti le 31 mai 2019

Cela fait quelques années que l’on suit Laura Babin, qui avait lancé un premier EP, Water Buffalo, en 2016. À l’époque, on remarquait déjà son potentiel dans le registre rock, même si elle avait un peu tendance à étirer ses chansons. Son premier long jeu, Corps coquillage, répond à cette critique avec quelques chansons plus brèves et punchées.

Ces dernières années, plusieurs ont tenté de classer la musique de Laura Babin. Le terme «rock élégant» est apparu à quelques occasion, mais on retient surtout le mot «grunge». Il faut dire que maintenant qu’elle a délaissé les chansons longues, elle offre quelque chose de plus direct et franchement efficace à l’occasion, surtout lorsque c’est jumelé à ses mélodies nonchalantes.

La première chanson de l’album, Le sang mêlé à l’eau salée, est un peu plus longue que les autres, mais installe bien l’ambiance et met la table pour la suite. La guitare est mise de l’avant (ce qui est peu surprenant avec Dany Placard à la réalisation), mais laisse bien la place aux mélodies de Babin. Dans Qui de nous deux, on explore aussi le côté plus doux de la chanteuse, ce qui n’est pas désagréable même si la piste en elle-même n’est pas excessivement mémorable. On retient beaucoup plus facilement l’extrait Regarde, énergique, punché à souhait et au refrain contagieux, ou encore, toujours dans la même veine, Sans sommeil.

Par la suite, Babin y va surtout avec des chansons plus feutrées, comme (qui reste notamment dans l’oreille parce qu’elle inclut un petit «fuck off» dans ses paroles), la chanson-titre Corps coquillage, Coco Paloma, In Your Head, In My Head et la finale Outro… Verdict : elles manquent un peu de mordant même si elles sont loin de mal s’écouter. Vraisemblablement, les deux facettes de Laura Babin n’ont pas la même efficacité et si le début de l’album est très prometteur, on nous laisse sur notre faim en seconde moitié.

C’est peut-être aussi le marketing qui est à blâmer ici : on nous vend du rock et du grunge, mais on nous livre une majorité de morceaux qui s’en vont ailleurs. Regarde et Sans sommeil sont bien mis de l’avant, mais le reste de l’opus de 33 minutes ne parvient pas à suivre ce rythme. Peu importe la direction musicale que choisira enfin Laura Babin, on ne peut que lui souhaiter de véritablement l’assumer sans détour, pour le bénéfice de nos oreilles qui aiment savoir à quoi s’attendre.

Cet album peut être entendu sur la page Bandcamp de l’artiste.

À écouter : Le sang mêlé à l’eau salée, Regarde, Sans sommeil

7,3/10

Par Olivier Dénommée


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