L’aube – Ensemble Frédéric Hébert

ensemble frederic hebert laubeSorti le 17 janvier 2020

Originaire de Saint-Hyacinthe et maintenant installé à Montréal, Frédéric Hébert se fait lentement mais sûrement connaître comme batteur jazz, mais aussi bandleader. Avec son album L’aube, crédité à l’Ensemble Frédéric Hébert (avec Yannick Anctil (piano), Jean-Michel Leblanc (guitare), Michael Johancsik (sax) et Carl Mayotte (basse), il se présente aussi comme compositeur, livrant une musique moderne où l’improvisation n’enlève rien aux qualités mélodiques de ses pièces.

L’opus de six pistes fait une bonne carte de visite à Hébert, qui offre un jazz accessible et inspiré. Désert démarre le tout avec une ambiance feutrée, mais devient rapidement très rythmé sans qu’on s’en rende vraiment compte. Tout est fait en douceur, sans qu’on se sente brusqué : une bonne méthode pour approcher les non-initiés. En fait, peu près chaque piste a aussi ce petit quelque chose d’accessible qui nous donne envie d’en entendre plus.

En fait, mentionnons aussi la capacité de Frédéric Hébert à laisser l’espace à ses musiciens : Sublimo et À perte de vue mettent surtout de l’avant le saxophone et Rêverie laisse beaucoup de place au piano dans ses premières 6 minutes (avant d’exploser pour la portion finale); c’est sans compter les nombreux solos entendus au fil de l’album, qui démontrent que tous les musiciens ont le même désir de s’amuser en improvisant sans tomber dans le piège de vomir des notes à n’en plus finir. Suite mythique, du haut de ses 8 minutes, nous charme particulièrement : en plus de bien mettre de l’avant chacun des instrumentistes de l’Ensemble Frédéric Hébert, cette pièce nous berce pendant près de 5 minutes avant de nous offrir quelques minutes contagieusement rythmées. À perte de vue, en toute fin d’album et aussi d’une durée de 8 minutes, est presque aussi incontournable tout en restant plus discrète que Suite mythique.

Hébert, drummer, n’a pas fait l’erreur de vouloir à tout prix être le centre d’attraction, ce qui aurait donné un résultat complètement différent pour l’album. La batterie est solide et complimente très bien les autres instruments, mais ne vole jamais le spotlight sans raison. Excellent dosage ici.

L’aube contient très peu de défauts et se glisserait très aisément dans une liste de jazz plutôt doux et ambiant. Les puristes feront probablement le tour assez vite de l’album – on ne réinvente pas la roue, après tout –, mais cette offrande de Fred Hébert et ses musiciens a le mérite de nous donner envie d’en entendre plus. Des compositions comme Suite mythique, on en redemande!

Cet album est notamment disponible sur Bandcamp.

À écouter : Suite mythique, À perte de vue

7,9/10

Par Olivier Dénommée

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