Tu ne mourras pas – Maude Audet

maude audet tu ne mourras pasSorti le 7 février 2020

On avait tellement aimé l’album Comme une odeur de déclin de Maude Audet qu’on avait inclut sans hésiter cette sortie parmi notre top 5 de 2017. On avait notamment été charmé par la douceur de la voix de la chanteuse et la force de ses arrangements. C’est donc avec enthousiasme qu’on a appris qu’elle revenait avec un troisième album, intitulé Tu ne mourras pas, chargé de cordes et de flûte pour l’occasion.

Pour cette sortie, Maude Audet a collaboré avec Mathieu Charbonneau (Organ Mood, Avec pas d’casque) à la réalisation. L’esthétique de cet album est ce qui nous a frappé instantanément : la mélancolie propre à Maude Audet est toujours bien là, mais avec un petit côté «rétro nostalgique» en supplément, nous ramenant dans les années 60 et 70 dans certaines pistes plus chargées. C’est surprenant à la première écoute, mais loin d’être désagréable. Ajoutons à cela des paroles plutôt introspectives qui ajoutent à l’effet nostalgique.

Le ton est donné dès Tu trembleras encore, au côté vintage très réussi qui complimente bien les mélodies de la chanteuse. Mais c’est dans Demande-moi qu’on se plonge pleinement dans cet univers rétro : la flûte en arrière-plan, les lignes de cordes et la ligne de basse mettent bien la table, mais c’est vraiment le refrain qui nous confirme qu’on fait un bond d’au moins 50 ans dans le passé sans tomber dans le pastiche quétaine. Bref, un bon coup! Parmi les autres morceaux dans cette même énergie, mentionnons Nos bras lâches, la très belle chanson-titre Tu ne mourras pas, Fille canon, Femme flamme ou encore Les gelées de novembre, dernière de l’opus. Une des plus réussies du lot est certainement Juste un peu de temps, qui vise juste autant dans la construction efficace de la chanson que dans la ligne mélodie simple, mais efficace.

Mention également au duo de l’album, Couteau de poche avec Philippe B, un bel hybride entre folk doux et pop rétro. Le morceau se fait plus discret que Dans le ruisseau (avec Antoine Corriveau) tiré de son précédent album, mais reste somme toute réussi et nous permet d’espérer que cela devienne une tradition d’inclure un duo par album.

Tout de même, précisons que cet album n’est pas qu’un hommage rétro : Laura, plus minimaliste, nous ramène simplement au folk mélancolique dont Maude Audet a le secret… du moins jusqu’aux 30 dernières secondes qui deviennent presque comme une chanson de 3 Gars Su’l Sofa (sans les paroles, on s’entend). Surprenant, mais pas désagréable! Autre petite surprise : Tant de ciels, qui vient en toute fin d’album, et qui ne contient que des paroles d’enfants. On a beau se replonger dans le passé avec la musique et les thèmes abordés par Maude Audet, ces quelques secondes sont là pour nous ramener au présent et à ce qui est précieux aujourd’hui. Sans être un fan des pistes sans musique, il faut admettre que l’effet est très réussi dans le contexte.

L’album Tu ne mourras pas fait partie de ceux qui semblent devenir meilleurs à chaque écoute. Les arrangements riches valent le détour et permettent de découvrir la douce poésie de Maude Audet. On avait mis la barre haute après Comme une odeur de déclin, et si cet album va ailleurs dans l’esthétique, il se défend presque aussi bien et permet d’apprécier une autre facette de cette talentueuse artiste qui gagne à être connue. À écouter!

On peut se procurer l’album sur la page Bandcamp de l’artiste.

À écouter : Tu trembleras encore, Demande-moi, Juste un peu de temps

8,0/10

Par Olivier Dénommée


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