Sorti le 16 novembre 2023

Auparavant simplement connue sous le nom de Leela, Leela Frédérique lance un premier album, homonyme, depuis son léger changement d’identité artistique. Ce quatrième album pour l’autrice-compositrice-interprète laisse place à des chansons pop assumées, mais aussi à quelques expérimentations.

L’album est décrit comme étant une «œuvre électrique et énergique», ce qui résume somme toute assez bien les 9 chansons qui la composent. Le vent te le dira donne le ton pour l’album : c’est rythmé et plutôt inspiré et on a même droit à un petit solo de guitare vers le dernier tiers de la chanson. Parmi les influences de l’album, on cite un son à la Indochine, mais dans ce cas-ci, on voit plutôt un petit rapprochement avec Zaz.

La chanteuse prend toute la place dans la piste suivante, Dedans, alors que les musiciens se font plus effacés dans les couplets. Tout explose avec succès pendant les refrains, mais cela ne suffit pas pour que la chanson se démarque vraiment des autres.

Les premières secondes de Tout se disperse nous laisse croire qu’on aura peut-être droit à un morceau un peu plus lourd mais, mélodiquement, Leela Frédérique n’y va jamais tout à fait, même si elle favorise davantage le registre grave ici. Et le build-up rend le tout particulièrement efficace à partir du premier refrain. C’est vraiment une chanson qui gagne en qualité à force de l’écouter. Le seul bémol qu’on lui trouve est la fin avec quelques secondes de distorsion, dont on aurait aisément pu se passer alors que cela n’ajoute rien.

Notons la mélodie audacieuse de Prendre mes jambes à mon cou, surtout au refrain qui sort tout de suite du lot. Cela a toutefois le désavantage de faire oublier un peu le reste dans la chanson! Dans Naufrage, on tombe dans un registre très planant, qui ne nous convainc pas trop au début (surtout avec la mélodie trop aiguë), mais qui prend tout son sens à la fin de la première minute. On a ensuite droit à une émotive Après toi, qui se permet tout de même un segment plus énergique (très réussi d’ailleurs et sans dénaturer le reste de la chanson) vers la dernière minute de la piste.

Deux extraits ont vu le jour avant la sortie de l’album : La tête à l’envers est une chanson à texte avec une mélodie assez simple, qui ne se démarque pas particulièrement des autres malgré quelques bons éléments. Quant à Ce que tu peux, on a droit à une chanson chargée et intense, qui est loin d’être inintéressante, mais pour laquelle on n’a pas de coup de cœur non plus.

L’album Leela Frédérique se termine avec Québec City, la chanson la plus longue de tout l’opus. Comme vous l’aurez peut-être deviné, il s’agit d’une chanson d’amour pour la ville de Québec. C’est une ballade lente et sentimentale, mais on se permet une petite montée en intensité dans la deuxième moitié. Précisons quand même que l’on aurait pu quelque peu raccourcir la fin sans manquer quoi que ce soit. Parfois, vouloir en faire un peu plus, c’est en faire trop! Cela reste mineur, mais il y a plusieurs endroits à travers l’album où cette situation se produit…

On sort de l’écoute de cet album avec des sentiments partagés. Leela Frédérique a plein de bonnes idées et s’est bien entourée pour l’enregistrement de ses nouvelles chansons, mais certains passages semblent un peu forcés et inégaux. Les bonnes chansons sont bonnes pour vrai, mais d’autres demandent davantage d’efforts pour qu’on les apprécie. Peut-être aussi parce qu’elle cherche à se redéfinir, elle va dans des directions très différentes dans les différentes chansons, ce qui rend le tout un peu moins cohésif que ce à quoi on aurait espéré!

L’album peut être entendu sur la page Bandcamp de l’artiste.

À écouter : Le vent te le dira, Naufrage, Après toi

7,2/10

Par Olivier Dénommée