Combustion – Renard Blanc

Sorti le 28 août 2020

Le trio de Saint-Hyacinthe Renard Blanc ne cesse de nous impressionner d’une sortie à l’autre. Déjà, son deuxième album Nuit (2018) marquait une très belle évolution musicale, puis le groupe nous a offert en 2020 Combustion, un imposant EP de près de 22 minutes… en trois pistes! «Combustion, c’est un mood, un voyage, un état d’être!», peut-on notamment lire au sujet de cette offrande en trois mouvements qui incorporent plus que jamais des longs passages instrumentaux et ambiants.

Le voyage débute avec Feu sacré. L’intro mystérieuse nous mène rapidement à un rock alternatif où on reconnaît la principale signature de Renard Blanc, la voix chargée du chanteur-guitariste Vincent Lepage. On ne comprend pas toujours ce qu’il chante, mais dans un opus qui comme celui-ci, où le mood est plus important que le reste, les paroles sont très loin derrière dans la liste de priorités pour nos oreilles! Cette première piste, la plus brève de l’opus à 5min48, est aussi celle qui explore le moins du lot. Alors, si Feu sacré est déjà trop imprévisible pour vous, vous n’êtes pas prêt à la suite!

Comme Feu sacré, Valhalla débute avec lenteur, mais plutôt que d’être une simple introduction, cette facette atmosphérique est finalement le mood principal de la chanson, qui ne s’empêche toutefois pas de gagner en intensité pour quelque chose de plus chargé (sans devenir explosif) dans la dernière minute de la piste.

Mais là où Renard Blanc donne tout, c’est dans Fleuve, troisième et dernière piste de cet EP. Une longue entrée en matière au synthé à laquelle s’ajoutent les autres instruments au bout de 4 minutes de patience. Même si on se dit que l’intro aurait pu être quelque peu raccourcie, force est d’admettre que le groupe prend tous les moyens pour nous mettre exactement dans l’état d’esprit qu’il souhaite instaurer. Car quand ça part, impossible d’y résister, particulièrement lorsqu’on se rend passé la barre des 6 minutes, où Renard Blanc frappe particulièrement fort, autant au niveau de la mélodie que des arrangements bien dosés. Et même si la chanson dure 9 minutes, on en aurait redemandé plus, c’est tout dire!

Comme mentionné en introduction, le EP Combustion est décrit comme un voyage, et ça en est effectivement tout un! Renard Blanc a pris des risques en livrant cet opus plus atmosphérique, mais le risque en a sérieusement valu la peine à en juger par notre plaisir de l’avoir essentiellement écouté en boucle pendant une journée et demie sans arriver à s’en tanner. Le groupe ne cesse de peaufiner son art depuis la parution d’Empire onirique en 2015 et on ne s’en plaint définitivement pas.

Écoutez cet EP sur Bandcamp.

À écouter : Fleuve

8,1/10

Par Olivier Dénommée


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