Unheard – Hozier

Sorti le 22 mars 2024

Après avoir écouté (et plutôt apprécié) son troisième album Unreal Unearth, on ne pensait pas entendre de la nouvelle musique de Hozier de sitôt : on avait quand même affaire à un album de plus d’une heure, mais apparemment il avait d’autres chansons enregistrées, qui n’ont finalement pas été retenues pour la version finale. Elles se retrouvent plutôt dans un EP de 4 chansons, habilement intitulé Unheard.

Dans son album, on soulignait le côté très éclectique des chansons. C’est d’autant plus vrai dans Unheard, qui va dans 4 directions très différentes pour chaque piste. Et si on avait à résumer, disons que la meilleure se fait entendre dès le début. Sans réinventer quoi que ce soit, Too Sweet nous offre quand même un solide moment pop-rock comme il sait le faire, avec une musique qui reste rapidement en tête, un build-up somme toute convaincant et un refrain réussi. Que demander de plus? En fait, on se demande presque ce qui l’a amené à la couper de Unreal Unearth!

Les autres n’ont toutefois pas exactement la même magie, même si elles ne manquent pas de qualités. Prenons Wildflower and Barley, où on entend aussi la chanteuse Allison Russell. Le début minimaliste laisse place à un rock plus lourd où on joue avec la mélodie et la contre-mélodie. Les deux voix ont une dynamique intéressante, mais on ne l’exploite jamais à son plein potentiel et on a simplement l’impression d’entendre la même chose à répétition, sans pousser davantage. C’est une belle occasion manquée à notre avis!

Quant à Empire Now, elle exploite à fond l’effet d’extrême lourdeur donnant un côté infiniment plus dramatique à la chanson, mais qui a tellement été utilisé par le passé (pensons à Imagine Dragons, Alex Clare ou Awolnation, qui sont ceux qui nous viennent en tête spontanément) qu’il a perdu de son élément de surprise. Bref, la chanson n’est pas mauvaise et son effet se défend, mais il est juste tellement rendu commun qu’il nous laisse tiède. Enfin, le EP se conclut avec Fare Well, qui joue dans un registre au contraire plus léger et positif, particulièrement après la première minute. Ce n’est pas désagréable, mais ce n’est pas un registe dans lequel on sent Hozier le plus à l’aise, même s’il y a quelques envolées intéressantes.

Vous l’aurez compris, à l’exception de Too Sweet, on considère que Hozier a fait le bon choix de ne pas inclure ces chansons dans son album. Pourtant, ce n’est même pas qu’elles ne sont pas bonnes, mais parfois c’est une question de positionnement dans un enregistrement ou quelques choix artistiques ou au niveau du mix qui font la différence. Elles demeurent agréables à écouter, mais il manque seulement la petite coche de plus entre une bonne toune et une toune exceptionnelle. Quoi qu’il en soit, si vous avez adoré Unreal Unearth, vous devriez apprécier ce petit bonus sans trop de problèmes.

Cet EP est notamment disponible sur la page Bandcamp de Hozier.

À écouter : Too Sweet

7,4/10

Par Olivier Dénommée