Reflection I – Louis-Étienne Santais

Sorti le 27 novembre 2020

Si le nom de Louis-Étienne Santais n’est pas encore hyper connu, il fait pourtant partie de projets qui le sont davantage, en tant que membre de Ghostly Kisses et du duo Fjord. En solo, le pianiste de Québec y va d’une musique instrumentale centrée sur son instrument de prédilection, donnant des résultats qui ne sont pas sans rappeler les Nils Frahm, Ólafur Arnalds, Jean-Michel Blais et Alexandra Stréliski de ce monde. Son premier album solo, Reflection I, a vu le jour en pleine pandémie, en 2020.

Au fil des années, on commence à avoir écouté pas mal d’albums de ce genre, mais force est d’admettre que l’on a toujours autant de plaisir à en découvrir un nouveau, particulièrement quand l’album est finement construit comme celui-ci. Il ouvre délicatement sur la pièce-titre Reflection I, portant plutôt bien son nom avec une musique offrant un petit moment de contemplation, simple et efficace. Elle est suivie de La plage du Nord, un peu plus active et moins nuancée, mais pas beaucoup moins agréable à écouter. La suivante, Channel, s’apparente quant à elle à une jolie berceuse qui, au fil de la pièce, semble devenir de plus en plus solennelle.

On s’en va ailleurs à partir de Minority, alors que des cordes viennent accompagner le piano pour un effet très réussi. Toujours avec le violon, on a droit à un morceau plutôt chargé avec Laws of Accelerating Returns. C’est très bien construit, mais ça nous semble un tantinet trop intense pour cet album où la douceur domine largement. Augustines et Nevada, quant à elles, reviennent à l’essentiel avec des morceaux simples au piano, suivies d’une Berlin, Ontario quelque peu sombre, mais plutôt efficace, surtout dans la première moitié; par la suite, la piste change d’énergie en devant plus chargée. Santais se rattrape toutefois rapidement avec la suivante, Piano 14.

À l’aube nous propose une ambiance planante très réussie. Elle paraît un peu longue avec 6 minutes, mais elle change sensiblement d’énergie vers la moitié, offrant un build-up qui se prend aussi plutôt bien. Cela tranche encore plus avec la finale de cet album, la très lente et mininaliste Father, concluant l’exercice avec beaucoup d’efficacité.

Dans ce genre d’album, tout est dans le dosage, et sauf exception, Louis-Étienne Santais maîtrise très bien le bon dosage pour susciter les émotions voulues au bon moment. Reflection I n’est évidemment pas une révolution dans ce registre, mais il n’y a aucune raison de s’en priver si c’est un genre qui vous parle autant qu’à nous.

À écouter : Reflection I, Minority, Father

8,2/10

Par Olivier Dénommée


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