Astral 2000 – Virginie B

Sorti le 20 septembre 2024

Quand on a entendu parler de l’album Astral 2000 de Virginie B, on s’est souvenu d’avoir déjà parlé de sa musique, remontant à People with Problems en 2016. Malheureusement, elle semble avoir renié cet album puisqu’il a complètement disparu, autant de Bandcamp que des plateformes de streaming. De plus, on peut lire qu’Astral 2000 est son 2e album, faisant suite à Insula, paru en 2022… C’est toujours dommage de jeter aux poubelles son travail passé, mais il faut admettre que ce qu’elle propose ici n’a rien à voir avec le souvenir qu’on avait de sa musique précédente. On a donc l’impression de parler d’une toute autre artiste.

Dans ce nouvel album, on découvre une Virginie B irrévérencieuse et extravagante, versant dans l’hyperpop avec des éléments nu-jazz, funk et RnB. C’est donc très, très chargé, mais il y a quand même des éléments très intéressants au fil de l’opus de 32 minutes. Le tout démarre en force avec la chanson-titre Astral 2000, contagieuse à souhait. Les synthés sont omniprésents et le beat ne laisse pas trop de temps pour respirer, mais c’est juste assez bien mixé pour ne pas perdre les textes de la chanteuse. On poursuit dans le même ton avec Madone, mais de façon un peu moins efficace, à l’exception de la basse groovy comme jamais et de certains segments plus planants.

Lock U up (I don’t want to do this) nous marque dès le début par ses percussions synthétiques menant à une chanson faussement chambranlante, mais étrangement efficace. Notons que jusqu’à présent, Virginie B chantait en français, mais est passée à l’anglais ici sans qu’on s’en rende compte tant l’attention est volée par la musique. Son principal défaut est sa courteur, elle qui n’atteint pas la barre des 2min30. S’ensuit les montagnes russes de Cinéma, avec plusieurs bouts surchargés faisant en sorte que même si elle ne dure que 3 minutes, on a l’impression qu’elle est beaucoup plus longue! L’intensité de Cinéma nous fait davantage apprécier le groove sensuel de hana, puis l’énergie planante d’Autoportrait, toutes deux très réussies. Cette dernière passe discrètement à 3_3_4, sympathique morceau instrumental qui aurait aussi simplement pu être greffée à Autoportrait à notre avis.

0_Space y va d’une chanson groovy et chaude, mais pas mémorable outre mesure, Puis, Hyperboi mise sur une énergie hyperactive mettant de l’avant des textes très modernes qui resteront en tête pour plusieurs. La suivante, Rodéo & Caméo démontre aussi des qualités similaires tout en étant plus «lente» et planante, ce qui s’écoute plutôt bien. My Muse revient à l’anglais avec une chanson chargée de sensualité, menant à la conclusion de l’album, l’étrange 9ft tall insect angel steps on you. Musicalement, c’est un peu plus inégal que dans le reste de l’album, et les mélodies, qui se veulent feutrées, ne touchent pas toujours leur cible. Ce n’est certainement avec cette chanson qu’on aurait conclu Astral 2000, personnellement!

Le matériel promotionnel entourant l’album souligne que personne avant Virginie B ne s’était aventuré dans l’hyperpop par ici. Il est vrai que ce n’est pas un registre que l’on entend beaucoup ici, mais qui est un peu moins rare aux États-Unis. Virginie B se défend plutôt bien en français dans ce registre, même si cela rend l’album assez dense, limite épuisant quand on n’est pas dans le bon état d’esprit pour ce style musical. Mais la question demeure : est-ce bien le virage qu’elle souhaitait prendre ou était-ce seulement une incursion dans ce registre pour montrer de quoi elle est capable? L’avenir nous le dire et on va essayer très fort de ne pas attendre 8 autres années avant de réécouter sa musique.

L’album est notamment disponible sur Bandcamp.

À écouter : Astral 2000, hana, Autoportrait

7,6/10

Par Olivier Dénommée


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