
Sorti le 13 mai 2016
Désirant poursuivre notre série sur la discographie du groupe ontarien Don Vail, on a décidé d’écouter Fades, son assez bref 2e album, qui parvient malgré ses 25 minutes à être plutôt dense! L’écoute de cet album est aussi particulière dans la mesure où on l’écoute après le premier album homonyme, mais aussi après Stand of Tide qui a suivi.
L’album ouvre sur Personal League, morceau indie-rock relativement typique, avec un musique plutôt planante laissant à quelques moments place à des bouts plus intenses. Rien d’inédit, mais on ne perd pas de temps pour passer aux choses sérieuses! Strangers revient en assumant pleinement le côté shoegaze de Don Vail, et ce, avec succès. C’est à peu près la même chose pour The Truth Is, Diane, quoi qu’elle pousse un peu plus l’intensité dans les mélodies en plus de crinquer la batterie dans le mix, ce qui dérange quelque peu au début avant qu’on en vienne à s’habituer.
Parlant de batterie très présente, c’est d’autant plus vrai dans Only Exes, mais il faut dire que c’est essentiellement elle qui vole la vedette, avec les guitares qui prennent lentement mais sûrement la place. Le défaut de la chanson est qu’elle se termine essentiellement après 2 minutes avant de revenir pour une minute de trop. On ne comprend jamais pourquoi les artistes font ce choix, mais c’est la vie! S’ensuit Fake Blood, débutant de façon assez planante, mais qui cache un build-up plus chargé en distorsion au fil de la chanson.
Human Pyramid arrive vers un registre plus chaotique, beaucoup moins agréable à écouter malgré quelques bonnes idées musicales. On passera rapidement à la suivante, Seventy Three, morceau plutôt lent et doux, voire presque trop! C’est du moins ce qu’on trouve dans la première moitié, mais par la suite on retrouve Don Vail à son meilleur avec une musique pleine de groove. On aurait simplement raccourci la fin, probablement la partie la moins efficace de la chanson, en plus de se conclure tellement abruptement que c’est à peu près tout ce qu’on peut en retenir! L’album Fades se conclut sur Sister, avec un des moments les plus énergiques de toute la proposition. La batterie est omniprésente avec un beat presque punk, et les guitares sont dans le même état d’esprit. C’est vocalement qu’on se démarque avec tantôt quelque chose de très cru, tantôt des mélodies planantes, créant un clash somme toute intéressant, même si on préfère l’énergie des autres pistes.
Fades se situe à un drôle d’endroit pour nous. Il n’a certainement pas la finesse de ce qui va suivre, mais il contient aussi assez peu de très mauvais moments. Il aurait à notre avis suffi de couper dans quelques fins de chansons (oui, même si l’album est déjà dangereusement proche des limites de durée pour un album!) et de légèrement baisser les percussions dans le mixage pour corriger la majorité des défauts qu’on a soulignés. Sans dire que ce sont les compositions les plus fortes de Don Vail, on peut dire que cet album n’a certainement pas trop mal vieilli tenant compte qu’il avait déjà presque 9 ans au moment d’écrire ce texte.
Vous pourrez trouver cet album sur la page Bandcamp du groupe.
À écouter : Personal League, Strangers, The Truth Is, Diane
7,6/10
Par Olivier Dénommée
En savoir plus sur Critique de salon
Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.