Sorti le 7 mars 2025

Dominique Potvin, plus connu sous son nom de scène Briche, a commencé son projet il y a quelques années déjà avec des idées plutôt campées dans un registre folk, mais a depuis évolué vers le rock alternatif, culminant avec la sortie de son album Un sourire sans fleurs.

Le concept derrière l’album n’est pas si simple à décrire, mais on peut lire que l’artiste tente de susciter à travers sa musique des émotions souvent complexes, voire contradictoires. Briche s’est aussi entouré de plusieurs membres du clan Potvin pour aider à enregistrer Un sourire sans fleurs, bien que son collaborateur principal soit son complice David Brisson à la coréalisation, au mixage et à l’écriture de plusieurs des textes. Enfin, le projet laisse une part importante aux arts visuels, ce qui se voit notamment dans la pochette et les vidéoclips de certains extraits, mais notons que ce volet n’est pas inclus dans notre critique, s’intéressant purement à ce qui se rend à nos oreilles.

L’album ouvre sur Sahara, donnant vite un très bon aperçu de l’énergie lourde (les influences punk ne sont pas excessivement loin, reconnaît-on) qu’il dégagera pendant la quarantaine de minutes de la proposition. Les paroles n’étaient presque pas nécessaires ici, mais la voix de Briche se fait entendre après 35 secondes, ajoutant généralement à l’ambiance quelque part entre une section rythmique lourde et des mélodies plus enlevantes. Ironiquement, la première ligne qu’il chante est possiblement la moins assumée de tout l’album, bien qu’il se rattrape plutôt bien par la suite. Cumulus expérimente un peu plus avec des énergies en montagnes russes au fil d’une chanson de pourtant moins de 3 minutes. Il est plus facile de suivre des chansons comme Lumière et Radeau, qui s’assument pleinement dans une même ligne directrice empreinte de lourdeur.

Au fil d’un album aux tendances expérimentales s’étalant sur 14 pistes, il y a bien sûr quelques pistes moins mémorables que d’autres. La brève chanson-titre Un sourire sans fleurs est parmi les moins intéressantes à écouter, mais elle est au moins suivie d’une Horizon efficace et d’autres chansons senties, comme la très solide Rebecca (sans paroles, en plus!), ou encore la planante L’IA. L’énergie ambiguë de Curé reste aussi en tête! L’album se conclut sur Fly, morceau plus folk que le reste de l’opus, mais pas sans une fin chargée comme le restant de l’album. Cela reste une conclusion somme toute plus dépouillée que le reste de la proposition d’Un sourire sans fleurs, ce qui se prend assez bien à la fin de cet album très chargé.

Comme on n’a pas vraiment de référence avec la musique passée de Briche, difficile pour nous de véritablement comparer cet album avec ses chansons précédentes, mais on peut dire qu’avec Un sourire sans fleurs, l’artiste nous surprend avec un album simultanément difficile d’approche et très évocateur au niveau des émotions. Une seule écoute ne sera probablement pas assez pour apprivoiser la proposition, mais ça peut permettre de faire quelques belles découverte – si vous êtes dans le bon mood pour ça, bien évidemment!

L’album est notamment disponible sur la page Bandcamp de l’artiste.

À écouter : Lumière, Rebecca, Fly

7,6/10

Par Olivier Dénommée