S’cusez – Théo Quinn

Sorti le 12 juin 2025

On part en mode découverte avec l’artiste émergent Théo Quinn, versant dans un indie-folk empreint de mélancolie. Le Gaspésien a récemment fait paraître son tout premier EP, le feutré S’cusez.

Petit cœur (intro) ne laisse aucune ambiguïté sur l’énergie qui nous attend dans cet EP, avec une petite guitare lente nous permettant de deviner que l’on n’a pas affaire à une musique de party, loin de là! Elle est même extrêmement similaire à l’énergie de la suivante, Show de boucane, où on entend la voix de Quinn pour la première fois. Ses mélodies sont très simples, mais surtout très lentes, au point d’avoir parfois de la difficulté à deviner les mots qu’il dit lorsqu’il distancie ses syllabes! Cela nous demande donc un léger effort supplémentaire pour saisir son propos, mais on comprend vite qu’il ne transpire pas la joie de vivre dans cette chanson!

Le reste n’est pas beaucoup plus peppé : Motard reprend à peu près tous les mêmes codes que Show de boucane, alors qu’Une claque nous propose le plus de variations, avec une voix différente dans la première minute et demie, de même que des arrangements qui parviennent à donner un tout petit peu plus de vie à la chanson. Cette variation, sans sacrifier l’extrême mélancolie de Théo Quinn, se prend particulièrement bien en ce milieu d’EP.

Si la chanson-titre S’cusez s’approche sensiblement de ce qu’on a entendu précédemment, on apprécie ses arrangements, incluant les lignes de flûte, et la dernière minute avec le segment bluesy où la guitare prend beaucoup de place. Notre écoute se termine déjà avec Astheur, qui contient quelques bons éléments, sans arriver à véritablement se marquer du reste. Il faut dire qu’elle suit ce qu’on considère comme les 2 chansons les plus fortes du EP, alors la barre est toujours plus haute. On aurait ainsi probablement préféré conclure avec un morceau plus fort pour laisser une impression plus forte à l’issue de notre écoute.

La pochette de S’cusez est un décor hivernal, et c’est effectivement l’ambiance que nous inspire cet EP : une sortie émotive et déprimante comme une journée froide où le soleil se couche à 16h. C’est donc un choix audacieux de le faire paraître en plein mois de juin, mais il y aura bien entendu toujours un public pour une bonne sortie, peu importe le moment. En 22 minutes, Théo Quinn nous montre qu’il maîtrise bel et bien l’indie-folk déprimant, mais le EP a peut-être trop de cohésion ici parce qu’on peine à entendre autre chose, un peu comme si les pistes faisaient partie d’une seule longue chanson. Quinn est solide dans le registre de la mélancolie et c’est parfait ainsi, mais tout est dans le dosage. Davantage de variations pourraient lui sourire dans le futur pour éventuellement diversifier son public, mais pour un premier effort, on voit déjà le potentiel!

Vous pourrez trouver cet EP sur Bandcamp.

À écouter : Une claque, S’cusez

7,3/10

Par Olivier Dénommée


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