Wake – Alyson McNamara

Sorti le 18 avril 2025

Même si on essaie de se tenir le plus à jour possible sur la musique qui se fait au Canada, on tombe encore par hasard sur des artistes dont on n’a jamais entendu parler, mais qui ne sortent pourtant pas de nulle part. Le dernier exemple en lice est l’Ontarienne Alyson McNamara, versant dans le registre indie-folk et qui a lancé du matériel aussitôt que 2013. Elle a lancé le long jeu Wake plus tôt en 2025, auquel on a volontiers prêté une oreille.

Malgré le titre Wake, la musique de l’album est assez douce et pas nécessairement propice à nous réveiller (bon, on comprend que Wake est ici utilisé pour parler des des vagues sur l’eau, mais le jeu de mots était trop facile!), mais c’est un style qui a son charme et dont on ne se lasse jamais vraiment. L’album ouvre sur New, et les premières paroles sont «Giant fuck up» sur un ton un peu léger. Juste avec ça, on apprécie McNamara et on se laisse porter par sa proposition sympathique. Il y a un côté très réconfortant à sa voix, elle qui ne pousse jamais la note trop loin, et la musique coche les bonnes cases. Ça commence très bien notre écoute! Elle tente ensuite quelque chose d’un peu plus groovy avec Just Like Me, mais elle ne semble pas autant dans son élément.

In Your Wake revient à peu près à l’énergie de la première chanson, mais on a certaines réserves sur les couplets. On se fait déjà à l’idée des mélodies simples et assez statiques, mais ici on a droit à des moments plus près du spoken word. Heureusement, les refrains compensent pour cette faiblesse! S’ensuit l’énergique (sans perdre son côté feutré, marque de commerce de l’artiste) Let Me Be Me, qui donnait l’impression pendant quelques secondes de vouloir aller dans une direction country sans tout à fait l’assumer. On ne s’empêche quand même pas de taper du pied sur cette chanson, qui devient de plus en plus accrocheuse au fil de l’écoute.

On a toutefois des réserves pour Fried Like an Egg, dont la musique s’approche quelque peu de celle de Metric, et qui amène la chanteuse dans une direction plutôt différente de ce qu’on a entendu jusqu’à présent. Ce n’est pas mauvais, mais on se demande ce qui a pu amener Alyson McNamara à mettre cette chanson en plein milieu de son album! Cette chanson étrange tranche d’autant plus avec les suivantes, Driveway Alley et Majestic, qui reviennent comme si de rien n’était à un indie-folk aérien.

On Top of the World pousse quant à elle les limites des mélodies lentes et statiques dans les couplets. C’est un petit peu plus vivant dans les refrains et que la dernière minute donne un second souffle à la piste, mais ce n’est pas tout à fait assez pour nous séduire! S’ensuit Afraid of Being Alone, légèrement plus sombre dans son énergie, avec une mélodie plus solennelle. C’est très simple, mais ça fonctionne bien, avec en prime un petit crescendo dans la dernière minute. L’album se conclut sur Carefully, un dernier morceau léger, à la hauteur de ce que l’artiste a livré pendant le reste de sa proposition, sans toutefois nous frapper autant que les meilleures chansons entendues plus tôt. Cela reste une bonne finale, même si on aime un album qui nous laisse sur une chanson plus forte.

Vous allez trouver qu’on le répète souvent, mais si on ignorait complètement l’existence d’Alysen McNamara avant d’écouter Wake, on a tout de suite eu l’impression de la connaître en écoutant ses chansons. Il est vrai que le registre indie-folk est quelque peu saturé et qu’il existe de moins en moins de façons d’en jouer sans sonner comme un tel ou une telle, mais quand c’est bien amené, on n’a pas toujours besoin de chercher à révolutionner la musique. Celle de l’Ontarienne s’écoute bien et fait du bien à l’âme, et c’est tout ce dont on a besoin en ce moment! Notons que l’album est paru au printemps, mais son folk se savoure tout aussi bien avec l’automne qui approche, alors c’est le bon temps pour le découvrir si ce n’était pas déjà fait!

Cet album est notamment disponible sur la page Bandcamp de l’artiste.

À écouter : New, Let me Be Me, Afraid of Being Alone

7,7/10

Par Olivier Dénommée


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