Il me parle de bonheur – Les Colocs

Il me parle de bonheurSorti le 4 août 2009

L’histoire derrière cet album est probablement plus intéressante que l’album en tant que tel. Effectivement, l’album est en quelque sorte l’héritage de Dédé Fortin, puisqu’il contient une chanson qu’il a enregistrée avant sa mort, La comète. En fait, cela ne contient que cette chanson, dans trois versions différentes. La «officielle» par les Colocs, la version longue (qui atteint 11 minutes), et la version enregistrée par Dédé, seulement accompagné de ses pieds pour la rythmique. On a donc plutôt affaire à un single qu’à un vrai album complet ici.

Ainsi, André Fortin a composé beaucoup pendant qu’il s’était isolé, dans les derniers mois de sa vie, incluant La comète, qui est restée dans l’ombre pendant des années. Son groupe, Les Colocs, a décidé de se réunir en 2009 et de sortir cette chanson des boules à mites. Était-elle incomplète ou Dédé désirait-il vraiment en faire une chanson a capela? Quoi qu’il en soit, le groupe a ajouté de la musique à ses paroles, restant fidèle au style bien particulier des Colocs. Les gars en ont fait une version de 3 minutes et demi, un format pratique si la chanson avait à passer à la radio.

Par contre, pourquoi s’en arrêter là? Une autre version, plus étoffée, appelée la version longue, a également été produite par les Colocs. On a notamment droit à des effets de changements de postes de radio où on entend des extraits d’autres chansons du groupe de Dédé Fortin, puis il y a une longue passe avec des chants africains, comme il y en a souvent eu dans leurs chansons.

Finalement, on a aussi ajouté la version enregistrée par Dédé. Peu de surprises ici, puisque cela fait deux pistes où on entend exactement les mêmes paroles. Par contre, sans musique, on redécouvre la chanson, qui semble beaucoup plus intime. Il y a quelques moments de silence dans cette version, qui incitent à poser des questions. Est-ce une pause pour laisser place à des éventuels instruments, ou Dédé a juste repris son souffle avant de poursuivre?

Musicalement, l’album n’est pas si impressionnant que cela, il y a peu de nouveau par rapport à ce que les Colocs ont déjà fait avant. Au niveau des paroles, on sent que Dédé arrivait de plus en plus au bout du rouleau. Par contre, comme c’est un album posthume, on dirait que l’œuvre a un sens beaucoup plus grand que juste être un dernier album d’un des bands les plus influents des années 1990 au Québec. Cela vaut-il donc la peine de se le procurer? En fait, probablement pas.

À écouter : La comète (version des Colocs)

4,5/10

Par Olivier Dénommée


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