La sinistre histoire du Théâtre Tintamarre, épisode 2 – Jardin Mécanique

Jardin mécanique 2Sorti le 7 octobre 2014 / Lancement le 9 octobre 2014

La musique a des pouvoirs bien particuliers. Si plusieurs mélodies nous font sentir mieux et plus sereins, d’autres sonorités cherchent à nous provoquer, à nous déstabiliser. Jardin Mécanique cadre parfaitement dans cette seconde catégorie et son album La sinistre histoire du Théâtre Tintamarre – épisode 2 ne pourra laisser absolument personne indifférent.

Le projet en était un d’envergure et la digestion du nouvel opus promettait d’être difficile. Plus d’une cinquantaine de minutes de musiques chargées et éclectiques, le tout avec des textes colorés et explosifs (avec comme thématique centrale la lobotomie), on ne fait pas dans le léger ici. Cela m’aura d’ailleurs pris plusieurs bonnes journées d’écoutes avant d’oser écrire un mot de cette critique. Jardin Mécanique compte aussi beaucoup sur l’aspect visuel et théâtral, ce qui n’est évidemment pas possible de constater sur disque.

Augustache par Olivier Dénommée
Monsieur Augustache

Ayant assisté au lancement de l’opus, j’ai eu l’occasion de voir la totale. Voici ce que je retiens de ce spectacle particulièrement théâtral et de l’album, qui peut alors être vu comme sa bande sonore.

Le spectacle offre quelques jeux de lumières et plusieurs projections. Sur scène, trois musiciens/acteurs apparaissent. Monsieur Edwidge (Sylvain De Carufel), Monsieur Camélius (Francis Gagnon) et Monsieur Augustache (Philippe Coulombe) sont respectivement la guitare, la basse et la batterie. Chirurgie artisanale démarre cette nouvelle aventure avec une intro aux cordes, lourde et tendue à souhait. En show, c’est l’enregistrement qui joue, mais celui-ci a été enregistré par un véritable orchestre. Le trio, lui, nous amène une énergie rock, à la limite du métal. Les trois protagonistes ont la vedette à tour de rôle et, même à l’audio, on arrive à discerner leur personnalité propre et à les reconnaître rapidement. Mine de rien, on arrive presque à s’y attacher, même juste sur disque. En live, les personnages sont creepy (surtout Edwidge) mais on embarque rapidement dans leur histoire farfelue doublée d’une subtile critique sociale.

Monsieur Edwidge
Monsieur Edwidge

Certains moments gardent un peu plus l’attention que les autres. Notamment, Le manège transorbital, Les coiffeurs de cerveau, Dans nos pièges ainsi que Miroir miroir/La tragique apparition du comédon sont parmi les pistes les plus mémorables de l’opus, ainsi que des grands moments du show. On navigue entre diverses énergies, tantôt agressives, tantôt juste très mystérieuses, tantôt plus sereines (le calme avant la tempête)… Le travail sur les arrangements est impressionnant mais c’est seulement en live que l’histoire prend vraiment tout son sens. Et la finale, La fabrication du consentement (référence à Chomsky), est aussi impeccable.

Il est important de mentionner que tout ce qui s’entend dans le show ne s’est pas retrouvé sur album. Des portions parlées ont été occultées, même si elles ajoutent un contexte à chaque chanson. Raison de plus pour vous inciter à voir Jardin Mécanique en spectacle.

IMG_1796
Monsieur Camélius (au premier-plan)

Derrière ces trois personnages étranges, se cache toute une équipe qui a travaillé pendant 9 mois pour arriver à ce résultat. Le terme «impressionnant» est un euphémisme ici. Si vous aimez moindrement une musique où le confort est tout à fait optionnel, cette nouvelle histoire de Jardin Mécanique est un incontournable.

À écouter : Les coiffeurs de cerveau, Miroir miroir, La fabrication du consentement

Par Olivier Dénommée

(Crédit photos : Olivier Dénommée)

 

Laisser un commentaire