Fly – Will Driving West

Fly WDWSorti le 10 juin 2014

Le groupe indépendant Will Driving West a une façon toute particulière de faire les choses. Au lieu de courir après une maison de disques, il se laisse désirer et découvrir par des curieux tout d’abord de Montréal, puis de plus en plus de partout. Le indie-folk envoutant du groupe ne doit qu’aider à attirer un fanbase toujours plus grand et l’album Fly, sorti à l’été 2014, ne fait pas exception à cette tendance.

L’album a un petit quelque chose de plus ambiant que ce à quoi le groupe nous a habitué. C’est que la musique de Fly aurait très bien pu être la bande sonore d’un film. Tant pis pour le film qui est passé à côté de l’opportunité, tant mieux pour les fans : la musique mélange un folk léger et plutôt minimaliste pour un quintette à des atmosphères et des mélodies qui nous bercent les oreilles. C’est d’une efficacité redoutable.

L’album semble divisé en quatre segments, tous séparés par une interlude instrumentale appelée Eyes Closed. Chaque interlude représente une saison, débutant avec Eyes Closed (Spring), atmosphérique et planant à souhait. La première vraie chanson, The Night, mélange chanson d’amour indie-folk avec une subtile ambiance de sous-marin (écoutez et vous comprendrez). Et ça marche étrangement bien. Grow, juste après, marque surtout avec son solo de guitare à la fin, qui ressemble à une version folk non assumée du solo de Misirlou.

C’est dans une énergie plus folk-rock qu’on se dirige vers le segment Summer de l’album. No Empty Promises a un quelque chose dans l’énergie qui rappelle un peu des chansons de Louis-Jean Cormier. Mais LA chanson de l’opus est certainement The Adventure. Dès qu’elle débute, le soleil semble apparaître. Le rythme est entraînant, la mélodie accrocheuse et le refrain, impeccable. Impossible d’être de mauvais poil en écoutant cette chanson avec une portion plus folk-rock au début puis indie-rock vers la fin.

Eyes Closed (Autumn) : de retour à l’atmosphérique, avec en prime un peu de mélancolie. Ghost correspond parfaitement à cette ambiance, sans tout à fait tomber dans la déprime. Airplanes mélange le côté mélancolique à des «explosions» plus percussives et tendues. Ces montagnes russes musicales sont à donner des frissons. Evicted qui suit offre, dans une moindre mesure, un contraste similaire.

La dernière portion, annoncée par Eyes Closed (Winter), promet quelque chose de berçant, pour clore l’album en douceur. Avec la pièce-titre Fly et Pieces, nous ne sommes pas loin de cela.

L’album en soi n’a que très peu de défauts. Ses ambiances sont envoûtantes et on ne se tanne pas de les écouter en boucle. Et que dire des refrains, qui semblent plus accrocheurs à chaque écoute. S’il faut mentionner une faiblesse dans la musique : l’utilisation des arpèges descendants semblent assez passe-partout sur certaines pistes, mais elles créent un bel effet et l’expérience est loin d’être minée par leur utilisation, au contraire. Décidément, cet album est mature en tous points et est un vrai bonbon pour les oreilles.

Vous pouvez écouter l’album complet et d’autre musique de Will Driving West sur sa page Bandcamp.

À écouter : The Adventure, Airplanes, Fly

8,7/10

Par Olivier Dénommée


En savoir plus sur Critique de salon

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

Votre commentaire