Ludovico Einaudi: Portrait – Angèle Dubeau et La Pietà

angele-dubeau-einaudiSorti le 3 mars 2015

Dans sa série de portraits de compositeurs contemporains célèbres dignes d’un hommage par Angèle Dubeau et son ensemble La Pietà, celui pour Ludovico Einaudi en était un très attendu : ses qualités mélodiques indéniables en font un compositeur incontournable de nos jours. Sans surprise, le portrait réalisé par la troupe de la violoniste québécoise offre un résultat qui touche beaucoup, avec une belle dose d’introspection.

La plupart des pièces retenues pour l’albums sont tirées de l’album In a Time Lapse, qui était encore le plus récent au moment de l’enregistrement. Ce choix n’était pas anodin, tenant compte que c’est l’album aux arrangements les plus diversifiés de la discographie de l’Italien, comme cela a permis à l’orchestre à cordes d’interpréter sans avoir à trop s’éloigner dans les arrangements. On a donc bien souvent droit à certaines interprétations toutes près de la version originale.

C’est avec de la harpe que l’album démarre, introduisant Life. Celle-ci remplace le carillon de l’intro, puis l’ensemble arrive peu après. Ce que La Pietà enlève du build-up original, il le reprend en majestuosité. Juste après, elle reprend I giorni, tirée de l’album du même titre, initialement solo au piano : l’arrangement ici est fabuleux et à donner des frissons.

Par contre, la version de Dubeau de Experience passe à côté de quelque chose en n’arrivant pas à recréer l’intensité de Einaudi dans la sienne. L’interprétation est très belle, mais elle manque de piquant dès qu’on connaît la première version. Même constat pour son interprétations de Time Lapse. C’est plutôt dans les «vieilles» compositions qu’elle brille le plus, en offrant des versions plus chargées de morceaux minimalistes. Elle le prouve encore dans Giorni dispari, Fuori dalla notte et Fuori dal mondo (tous de l’album Eden Roc), mais aussi dans Indaco (de Nightbook) et Passaggio (de Le Onde).

L’album s’écoute vraiment tout seul, et même si certaines interprétations n’offrent pas la même intensité que celles imaginées par Ludovico Einaudi, elles sont toutes très belles et respectent très bien son esprit. Quelqu’un qui ne connaît pas le compositeur, mais qui apprécie les pièces douces et contemplatives adorera cet album, et même un fan de Einaudi pourra admettre qu’Angèle Dubeau et son équipe ont fait entendre des arrangements bien ficelés et inspirés. Espérons que le principal intéressé a autant aimé son «portrait» que nous!

Version deluxe

Indisponible en copie physique, il existe néanmoins une version en ligne de l’album, qui contient trois pistes supplémentaires. Par contre, rien de particulier à entendre ici. On entend une nouvelle chanson qui ne lève pas particulièrement, et deux versions différentes d’autres titres repris dans l’album… sans différences assez majeures pour redécouvrir les œuvres. Bref, vous ne manquerez rien même si vous vous procurez la version normale de l’opus, autrement déjà excellent!

À écouter : Life, I giorni, Giorni dispari

8,6/10

Par Olivier Dénommée


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