CHRONIQUE : [Francouvertes] Les Louanges s’accroche solidement au palmarès

Par Audrey-Anne Asselin

Soirée toute en découverte hier soir pour cette (déjà) 4e soirée de préliminaires des 21es Francouvertes. C’est la magnifique Joëlle Saint-Pierre qui assurait la première partie du concours dans une courte et agréable prestation. Moi qui s’attendait à la voir accompagnée de son band, c’est plutôt en version solo qu’elle s’est présentée sur la scène du Lion d’Or (me ramenant sensiblement à la même performance offerte dans le cadre de Montréal en Lumière deux semaines plus tôt). Comme à son habitude, l’ex participante des Francouvertes s’accompagnait au vibraphone (ce qui m’épate encore à chaque fois) et a bien fait rire le public lors de ses interventions entre les différentes pièces chantées. Ayant plus ou moins saisi le concept de «casser du nouveau matériel», l’auteure-compositrice-interprète a plutôt choisi de jouer un morceau qu’elle joue souvent, mais qui n’as pas encore été endisqué. On est pris ensemble fait fureur à chaque fois et on ne peut qu’être heureux de l’entendre.

Cette première partie toute en douceur était idéale pour introduire la première participante de la soirée, Kyra Shaughnessy. Sa musique folk-roots a malheureusement laissé le public d’hier soir de glace, ne récoltant que de faibles applaudissements. On a affaire à une auteure-compositrice-interprète de talent qui puise ses inspirations dans des sujets qui accrochent moins le spectateur de 2017. Ses textes ne rejoignent pas une majorité de gens et la musique, quoique sublime, n’accroche pas facilement l’oreille : ça lève pas, comme on dit. Elle crée difficilement le contact avec la salle lorsqu’elle parle entre ses chansons, ce qui n’aide pas particulièrement à intéresser le public. Mentionnons cependant les arrangements brillants et l’utilisation d’instruments (le kora) hors du commun qui ajoutent à l’originalité de la performance. J’aurais espéré la voir figurer dans le palmarès, mais malheureusement elle n’y apparaissait pas lors de l’annonce des résultats : dommage.

On poursuit avec mon coup de cœur de la soirée : Les Louanges. Ayant déjà écouté le EP Le Mercure de Les Louanges (alias Vincent Roberge) pour me mettre dans l’ambiance, j’avais déjà une petite idée de ce qu’il avait à offrir musicalement. Le jeune homme de 21 ans avait cependant des surprises en réserve. Premièrement, il ne s’est pas contenté de jouer les cinq uniques chansons de son EP, mais aussi de nouvelles pièces, chacune ayant un caractère différent et exposant un trait de la personnalité de Roberge. Deuxièmement, il est complètement naturel sur scène. Certains diront que c’est un peu surjoué et que ça contribue au personnage, mais moi j’y vois quelqu’un de foncièrement honnête et spontané. Ses différentes prises de parole (quoique parfois un peu trop longues pour rien) m’ont d’ailleurs beaucoup fait rire. En somme : il offre de la bonne musique, fait preuve d’une belle musicalité et il est vraiment attachant. C’est mon nouveau crush et il mérite fièrement sa 2e place au palmarès préliminaire.

On termine avec la chaleur de Van Carton (alias créé à partir du nom des grand-parents de Guillaume Monette, un couple heureux qui se dispute sans arrêt, apprend-t-on dans sa présentation). Surtout connu pour son travail au sein de 3 gars su’l sofa, Guillaume Monette nous présente cette fois-ci le résultat de deux ans de travail. Reprenant tel quel les cinq chansons figurant sur son EP La saison paru cet automne, il se consacre désormais à une musique électronique minimaliste qui se veut planante et l’où on met l’accent sur des sections rythmiques bien définies. Je ne suis pas immédiatement convaincue (surtout que l’on ne comprend à peu près rien des paroles), mais bien vite j’apprécie la musique de Van Carton et me laisse emporter par la vague enivrante de ses chansons. Je ne peux par contre pas en dire autant de ses talents d’interprète qui me laissent un peu plus de glace : ce sera à travailler. Il se mérite la 4e position au terme de cette soirée, ce qui me surprend un peu sans toutefois me déranger; il a fait du bon travail et c’est une belle récompense.

Hier soir, il n’y avait pas de très gros noms, je n’avais aucune attente particulière et j’ai donc pu découvrir trois artistes aux univers complètement différents qui ont tous contribué à créer une soirée tout à fait unique et haute en couleur. J’ai déjà hâte à lundi prochain pour entendre MCC, Lydia Képinski et Étienne Fletcher : ça promet!

Photos : Jean-François LeBlanc


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