Intersections – Emie R Roussel Trio

Sorti le 15 septembre 2017

Un peu plus de deux ans après son album Quantum, le Emie R Roussel Trio récidive avec une nouvelle offrande, Intersections. Cette fois, pour pimenter cet album aux tendance jazz-rock, on invite quelques artistes qui ajouteront leur talent à différentes pistes.

La formule en elle-même ne change pratiquement pas : le trio propose 10 nouveaux titres, dépassant presque tous la barre des 5 minutes, et généralement assez rythmés pour nous donner le petit boost dont on a besoin pour passer à travers notre journée. Cela s’entend dès Troisième vague, une entrée en matière plutôt subtile, mais qui s’écoute très bien. Les solos, comme à l’habitude, offrent le juste équilibre entre virtuosité et accessibilité.

Plus nerveuse, surtout au niveau du piano, Nulla regula sine exceptione vise aussi dans le mille, mais sera vite oublié par l’arrivée de Away, belle chanson aux accents RnB faisant appel à la voix de Malika Tirolien. La portion de scat n’était pas nécessaire, mais dans l’ensemble, c’est une belle initiative d’avoir invité la chanteuse, d’ailleurs une étoile montante sur la scène montréalaise. La mélodie (trop courte) de Aroma d’Aosta vaut aussi largement le détour. C’est un peu la faiblesse des compositions d’Emie R Roussel : elle écrit de très belles choses, mais ne se laisse que rarement le temps de bien les installer et les exploiter avant de bifurquer vers les improvisations.

Parmi les exceptions, il y a De Tadoussac à Auckland, avec le trompettiste Lex French, qui se donne deux minutes pour bien installer l’ambiance avant de passer aux solos, aussi très mélodiques pour la majeure partie. Ajoutons aussi 9 ’Til Late et Vingt-troisième étage à cette liste. D’autres, comme Les sens à sens unique et Tout le monde ensemble (pourtant avec l’excellent bassite Norman Lachapelle), prennent tellement de temps à lever qu’on les mettra de côté presque aussitôt. Reste la pièce finale, All the Things You Want in a Bowl qui, sans être mauvaise, reste dans l’ombre des excellentes pièces qu’on entend juste avant.

On a l’air de se plaindre beaucoup, mais au fond, on trouve des faiblesses dans des détails. Car l’album Intersections s’écoute vraiment très bien avec toutes ses imperfections. Aurait-il pu être meilleur? Oui, certainement, mais l’album se défend malgré tout plutôt bien.

À écouter : Aroma d’Aosta, De Tadoussac à Auckland, Vingt-troisième étage

7,4/10

Par Olivier Dénommée


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