EP – Raphaël Dénommé

Sorti le 10 février 2017

Si vous le reconnaissez suite à sa participation à l’émission Faites comme chez vous, diffusée au réseau TVA en 2015, vous serez heureux d’apprendre que le jeune auteur-compositeur-interprète originaire de Varennes, Raphaël Dénommé, sera cet hiver de la cuvée 2018 des Francouvertes et c’est d’ailleurs ce lundi 19 février que vous aurez l’occasion de l’y entendre. Retour sur EP, un mini-album accrocheur au folk blues déjanté.

Déjà, La main entame le disque avec beaucoup d’entrain. Ce style folk rock francophone fait beaucoup de bien dans cette constante vague de folk pop (plus pop que folk) qui commence à nous faire bourdonner les oreilles un brin. Ça rafraîchit, presque autant que la voix rocailleuse de Dénommé, qui se déchire la gorge à tout rompre dès que l’occasion se présente (et elle se présente souvent). On aime bien, surtout qu’encore une fois, ça nous change de l’habituel falsetto des Passenger de ce monde.

On entre dans une zone plus blues avec L’été. Alors qu’ironiquement on y parle d’être «léger comme le vent», l’instrumentation est plutôt électrisante et l’harmonica ajoute définitivement le petit détail qui, autrement, nous aurait manqué. Un court solo de guitare électrique ponctue le morceau accrocheur et somme toute très solide. Encore une fois, le musicien sait jouer avec sa voix sans que ce soit cliché ou simplement too much, ce qui nous confirme un évident désir de sincérité et d’authenticité. Une version acoustique de la chanson reviendra plus tard dans le court album et, sans être une fan du concept de «reprise» dans un EP, je dois avouer que c’est plutôt réussi.

Après un Le cash sort un peu moins relevé musicalement (quoique pas trop mauvais poétiquement), c’est Tititi qui retient notre attention. Comment passer à côté de cette pièce à la Bernard Adamus qui reste si facilement en tête après coup! Une seule écoute suffit pour reconnaître les inspirations de Dénommé qui tient définitivement quelque chose avec cette vibe bayou qui nous plonge au cœur de la Louisiane. On en veut encore!

La boucle est bouclée avec Goodbye Princess, une ode aux relations amoureuses complexes dont désire se détacher le principal intéressé. Clairement, ça manque de peaufinage côté musical et le texte reste un peu faible. Il y aurait eu de la place pour beaucoup plus de jeux de mots et de subtilités poétiques, surtout avec un sujet de base qui est comme de l’or en barre. La mélodie est quant à elle assez simplette, mais nous dérange moins que l’instrumentation un peu trop dénudée. Une couleur plus blues aurait-elle été plus convaincante pour cette chanson-ci?

Rafraîchissant, c’est le mot qui me vient à l’esprit quand je pense à la proposition de Raphaël Dénommé. Fort à parier qu’on entendra parler du musicien prochainement, en espérant que ses prestations soient aussi appréciées que cet enregistrement qui, vraiment, fait bonne figure.

À écouter : La main, Tititi

7,5/10

Par Audrey-Anne Asselin


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