Le shack à souvenirs – Jeando

Sorti le 1er juin 2018

Encore peu connu dans le milieu, Jeando a tout de même pu se faire remarquer à Ma Première Place des Arts. Musicalement, il propose un folk simple et intimiste dans les arrangements, mettant en valeur sa voix rassurante et particulièrement ses textes qui ne sont pas sans rappeler l’approche d’un Alexandre Poulin. Son EP Le shack à souvenirs donne un bon aperçu de sa direction.

On va s’revoir nous introduit à l’opus avec des arrangements convaincants et l’ambiance non loin du live.  Le refrain est aussi d’une grande efficacité et donne envie d’en entendre plus! Bonne entrée en matière pour ce EP. S’ensuit l’extrait Matelot urbain, où le texte est très bien mis de l’avant, bien qu’on se questionne sur la pertinence du «toc toc toc» qui arrive au milieu de la piste et sur certaines tournures de phrases. Il manque encore un petit quelque chose pour en arriver à une poésie vraiment efficace.

On change un peu de ton avec une Ballade d’un éclopé et Shack à souvenirs, plus folk rock dans l’approche musicale – ce qui leur convient finalement plutôt bien! – et aux textes plus convaincus. La chanson-titre incorpore même un peu d’harmonica, instrument par excellence de ceux qui ont quelque chose à dire. Après deux chansons plus chargées, le EP se termine avec Quand le bonheur se pointe le nez, de retour à une douceur nostalgique qui finit le mini-album de 20 minutes sur une bonne note.

Côté textes, Jeando semble faire une fixation sur l’eau, faisant référence soit à la pêche, à la vie au large ou simplement aux cours d’eau plus ou moins directement dans la majorité des pistes (4 sur 5!). Mais comme il n’est mentionné nulle part ce thème généralisé, on se demande si c’est une coïncidence… Toujours côté textes, il y a souvent de petites faiblesses dans leur écriture surtout lorsque l’auteur quitte le ton «poète conteur» pour quelques chose de moins raffiné. On est habitué aux textes réglés au quart de tour de Fred Pellerin et d’Alexandre Poulin, alors il est certain que Jeando devra jouer du coude s’il veut se tailler une place dans un créneau similaire.

À écouter : On va s’revoir, Quand le bonheur se pointe le nez

7/10

Par Olivier Dénommée


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