Silence, on joue! – Angèle Dubeau et La Pietà

angèle dubeau silence, on joueSorti le 31 janvier 2012

Dans l’esprit de rendre la musique classique accessible, Angèle Dubeau et son orchestre à cordes La Pietà se sont lancés dans un album composé des plus belles musiques de films en 2012. Choisir ce sujet est vendeur, avouons-le, mais lorsque le choix des pièces est réussi et que l’interprétation est bien sentie, ça vaut largement le détour. Silence, on joue tente de nous convaincre et le réussit assez largement.

On ratisse large avec cet enregistrement de 75 minutes, à commencer par la tragique mélancolie de A Time for Us de Romeo and Juliette. Il faut le dire, les cordes ont ce don de bien transmettre cette émotion, surtout lorsqu’elles sont aussi bien jouées. Et ça tombe bien, parce que ce registre est très bien représenté à travers l’opus. Pensons aux excellentes The Chairman’s Waltz (Memoirs of a Geisha), Two Socks – The Wolf Theme and The John Dunbar Theme (Dances with Wolves), Love Theme (Cinema Paradiso), Theme (Casualties of War), Over the Rainbow (The Wizard of Oz), Princess Mononoke (du film homonyme), A Fairy Tale (L’Odyssée d’Alice Tremblay) et Schindler’s List (du film du même nom)… pour n’en nommer que quelques-unes! Mais les véritables incontournables du registre sont sans contredit My Heart Will Go On (Titanic) – malheureusement sans Céline pour l’occasion – et The Mission (du film du même titre), particulièrement fort dans sa seconde partie.

Dans un registre un peu plus léger, on a essentiellement droit à Concerning Hobbits (Lord of the Rings), Suite (Far and Away) et Por una Cabeza (Parfum de femme), ce qui est assez mince pour rivaliser contre les autres morceaux chargés d’intensité dramatique. Mais on pardonne assez facilement à La Pietà sur ce coup!

Même si Angèle Dubeau tente de dresser un portrait relativement varié de ce qui s’est fait de bon comme musique au cinéma, on remarque quelques «réguliers», comme John Williams, Ennio Morricone et même Joe Hisaishi. Mais qui sommes-nous pour nous plaindre, d’autant plus que les choix sont presque tous parfaitement justifiés?

En fait, la violoniste et son équipe sont parvenues à trouver un équilibre intéressant entre les pièces connues qui évoqueront la nostalgie de certains et celles que l’on ne connaît pas nécessairement, mais qui viennent quand même nous chercher. Toutes les pistes de l’album n’ont pas la même force, mais rien n’est carrément de trop ici. Un opus assumé de pièces larmoyantes seulement aurait peut-être donné l’impression d’un fil conducteur plus clair, mais la sélection de Silence, on joue! n’a rien à envier à d’autres listes du même genre. Et puis, ça a assez marché pour convaincre Angèle Dubeau de répéter l’expérience avec un album double en 2016, ce qui est assez bon signe au fond!

À écouter : My Heart Will Go On, Princess Mononoke, The Mission

7,8/10

Par Olivier Dénommée


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