Zig Zag Zydeco Zoo – Le Winston Band

le winston band zig zag zydeco zooSorti le 8 mars 2019

Le Winston Band occupe un espace bien particulier dans le décor musical québécois. Ce groupe mélange volontiers le rock et le folklore canadien-français, mais aussi le zydeco qu’on n’entend à peu près pas du tout dans ce coin de pays. Voilà que le groupe a lancé son deuxième album studio, au nom que personne n’a envie de prononcer rapidement et à répétition : Zig Zag Zydeco Zoo.

Le groupe raconte un peu son histoire à travers la première piste, Zoo Town Zydeco. Une idée sympathique, d’autant plus que la musique est festive et intéressante à écouter. Seulement, les mélodies ne suivent pas et certains choix laissent perplexes, dont celui de faire un faux fade out à la fin pour revenir quelques secondes plus tard et finir pour vrai.

Parmi les autres pistes qui sortent du lot, mentionnons Chère Aline, pleine d’humour qui compense pour les lacunes vocales du chanteur, la familière La bastringue revisitée (avec un clin d’œil aux Colocs au passage, rien de moins), l’énergique et inspirée Enfirouaper, la festive et efficace Maladie d’amour, l’anormalement lente Six Pack (du moins dans la première moitié) et même l’émotive Naufrageur.

On se souviendra aussi, pour de moins bonnes raisons, de la dernière piste de l’album, Panique à Murdochville. Sur papier, il s’agit d’une chanson de près de 15 minutes. En pratique, c’est un morceau alternant entre des bouts instrumentaux très réussis et des passages racontés s’échelonnant sur un peu plus de 6 minutes. Ensuite, c’est presque 6 minutes de silence, suivies d’une toune cachée qui était loin d’être obligatoire. Pire encore, la pièce finit en un fade out… pour revenir à la même chose après quelques secondes de silence. Vraiment, de drôles de décisions ont été prises ici!

Sinon, en général, la forte présence de l’accordéon dans le mixage nous rappelle parfois l’énergie de certaines chansons moins agressives du groupe folk métal Korpiklaani. C’est particulièrement vrai quand on écoute la portion plus intense de La gigue à Ti-Mamoune ou de Des grillons. C’est à se demander pourquoi pas plus d’artistes québécois n’incorporent cet instrument qui ajoute autant de couleur qu’un violon! Ceci étant dit, un bémol : l’album est long et tombe dans le piège de contenir un certain nombre de longueurs. Sans viser des chansons en particulier, plusieurs auraient très bien pu être épurées d’une trentaine de secondes (au moins) sans rien perdre, au contraire.

Le Winston Band a la chance immense d’être dans un créneau peu exploité au Québec, mais ça ne lui donne quand même pas une partie gratuite pour faire n’importe quoi dans son deuxième album! Zig Zag Zydeco Zoo est un album long, trop long, où on entend beaucoup de choses intéressantes, mais il y a un petit manque de sérieux dans la plupart des enregistrements. Cela peut possiblement s’expliquer par le fait que le groupe se démarque particulièrement en live, mais j’ai toujours trouvé laborieux d’entendre un groupe qui essaie trop fort de recréer cette énergie impossible à imiter en studio.

À écouter : Chère Aline, Enfirouaper, Maladie d’amour

7,0/10

Par Olivier Dénommée


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