
Sorti le 24 mai 2024
Deux mots qui décrivent bien l’auteur-compositeur-interprète néo-brunswickois David Myles sont certainement «prolifique» et «polyvalent». Au cas où on en doutait encore, il nous le rappelle avec son 16e album studio, Devil Talking, où il joue à la fois avec les sonorités et les émotions, livrant certaines de ses chansons les plus intimes à ce jour.
L’album ouvre sur l’énergique chanson-titre Devil Talking, offrant un rock rétro qui reste vite en tête. Cette solide entrée en matière nous mène vers une chanson faussement plus douce, Footprints in the Sand, s’amusant à faire des montées subites pendant les refrains. L’effet est réussi, mais la chanson n’arrive quand même pas à être aussi mémorable que la précédente, ou même la suivante, la sympathique et chantante I Believe Anything.
Perdu à Saint-Henri est aussi une des chansons les plus remarquables de tout l’album, premièrement parce que c’est la seule chantée en français (et de bien belle façon, doit-on souligner), mais aussi par sa délicate beauté. Certains chanteurs n’ont pas une belle voix en français, mais on se rappelle que ce n’est absolument pas le cas pour David Myles. Cette composition originale a d’ailleurs été coécrite avec Caracol. Le seul défaut qu’on pourrait lui trouver, c’est qu’elle change drastiquement de l’énergie de l’album qui était installée jusqu’à ce moment. Même la suivante, Twenty One, semble être dans le même état d’esprit que les premières pistes. Mentionnons quand même au passage l’efficacité de ses refrains, bien que la chanson soit un peu plus longue que nécessaire.
Après le bref morceau instrumental Fireproof, on se lance dans la douceur country de Someone Is Listening, suivi de Break Free, un des morceaux les plus efficaces de l’album avec juste le bon dosage entre la douceur dans les mélodies et l’énergie dans la musique. C’est donc dur de suivre avec une conclusion forte pour cet album, mais Still Missing You (en collaboration avec la chanteuse May Erlewine) appuie sur les bons boutons pour nous bercer. Décidément, si David Myles sait nous faire bouger, il nous séduit beaucoup plus facilement avec ses chansons douces!
Devil Talking n’est pas un long album, à peine 33 minutes, mais il nous offre un petit voyage très réussi dans nos émotions en compagnie de David Myles et ses musiciens. On note une première moitié d’album un peu plus chargée et une deuxième partie en général plus feutrée, alors il devrait y en avoir pour tous les goûts avec cette sortie. Et même si Myles lance des albums de façon beaucoup plus assidue que bien d’autres artistes, on ne peut pas dire que la qualité s’en ressent, au contraire!
Vous pouvez notamment trouver cet album sur la page Bandcamp de l’artiste.
À écouter : Perdu à Saint-Henri, Break Free, Still Missing You
8,0/10
Par Olivier Dénommée
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