
Sorti le 18 octobre 2024
Nicolet est le projet folk exploratoire du multi-instrumentiste Etienne Hamel, donnant naissance à Orées, son 3e album sous ce nom. Si on ne connaissait pas l’artiste avant d’écouter cet album, on y a découvert une musique inspirée, avec des textes poétiques portés par une voix souvent feutrée, qui arrive à surprendre de par son approche créative sans être (trop) agressante.
Les nouveaux infinis nous accueille en début d’album, résumant assez bien ce qui nous attend : les sonorités folk se font rapidement entendre, de même que la voix presque chuchotée de Hamel. Mais la chanson ne s’arrête pas là et elle gagne en intensité tout au long de la piste. Le seul bémol qu’on lui trouve est l’ajout de sonorités électroniques à partir d’environ 2min30, qui ajoute certainement au build-up chaotique que l’artiste souhaitait amener ici, mais qui aurait pu être remplacé par des sonorités plus organiques. Notons que ces sons sont utilisés avec plus de parcimonie dans la suivante, Chaque nuit la mort. La chanson est plus égale dans ses énergies (ce qui peut être vu comme une qualité ou un défaut selon nos préférences), mais bénéficie tout de même d’un certain élan supplémentaire dans la seconde moitié qui la garde intéressante malgré sa longueur de pratiquement 5min30.
Parlant de longueur, la piste suivante est Le siècle blême, d’une durée de plus de 7 minutes! La chanson et lente et plutôt lourde, ce qui finit par créer certaines longueurs puisque ce n’est que dans les dernières 2 minutes que le rythme change un peu pour dynamiser le tout. S’ensuit Les jours heureux, débutant dans un registre doux et sombre, mais se laissant de l’espace pour une montée plutôt envoûtante, surtout vers la fin.
Télépathie surprend avec sa musique beaucoup plus énergique, notamment avec sa guitare assumée qui reste instantanément en tête. Le chanteur mise aussi sur des mélodies plus accrocheuses – qu’il parvient encore à murmurer pour la majeure partie de la chanson! – et nous livre sa chanson sa plus courte, alors qu’on en aurait pris davantage cette fois-ci! On revient toutefois aussitôt à la lenteur avec Écho, qui n’offre que très peu de surprises, à part une fin qui se fond avec le début d’Adieux, morceau plus groovy tout en gardant une certaine lourdeur, qui n’est pas désagréable du tout, surtout lorsque l’énergie explose vers 2min30. Mais c’est finalement avec les ambiances inégales de Les ondées que l’album se conclut, alors qu’on alterne entre des passages électroniques et d’autres plus organiques. La chanson dure tout près de 6 minutes, mais elle aurait possiblement bénéficié de se terminer après 4 minutes.
L’album Orées est un véritable voyage auquel Nicolet convie les auditeurs. L’artiste n’a pas cherché à créer quelque chose de passe-partout musicalement, mais nous fait passer par des montagnes russes d’émotions au fil de l’opus de près de 40 minutes. Naturellement, certains bouts sont plus solides que d’autres, mais on reconnaît que même les moments plus faibles de l’album contribuent généralement à fortifier les plus forts en préparant le terrain. On a beaucoup écouté l’album en voiture en vue de cette critique, mais on peut aussi aisément imaginer quelqu’un prendre une marche et se laisser porter par l’univers de Nicolet. Comme toujours avec ce genre d’albums, il faut surtout que le mood soit le bon pour pleinement l’apprécier.
Cet album est notamment disponible sur Bandcamp.
À écouter : Chaque nuit la mort, Télépathie, Adieux
7,3/10
Par Olivier Dénommée
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