
Sorti le 29 novembre 2024
Le nom de Mathieu Bourret s’est ajouté ces dernières années à la liste des pianistes québécois qui créent une musique imagée et accessible pour un large public. Vu l’abondance de musiciens de ce type, on n’avait pas encore pris le temps d’écouter ce qu’il avait à offrir, mais voilà qu’il vient de lancer Illumination II, un bref album de Noël faisant par ailleurs suite à celui du même titre datant de 2022. C’est donc le moment parfait pour s’initier au Mathieu Bourret en mode temps des fêtes!
La formule d’Illumination II est assez typique dans la mesure où on a droit à un album instrumental centré sur le piano à partir de pièces souvent intemporelles du répertoire des fêtes. La différence tient donc des arrangements. Disons que ça commence très, très bien avec Il est né le Divin Enfant, misant sur un build-up extrêmement efficace culminant avec un dernier tiers particulièrement enlevant, avec des percussions et surtout des vocalises féminines pour ajouter à l’intensité. Tout l’album serait dans cette veine et on en serait très heureux.
On a ensuite droit à une interprétation intimiste de Mon beau sapin, où on entend chaque petit son du piano. Simple et efficace. Mais ceux qui préfèrent des arrangements plus touffus préféreront les suivantes. Entre le bœuf et l’âne gris propose une montée solide, avec des chœurs et des cordes, lui donnant un côté drôlement épique. De son côté, Soir d’hiver débute un peu comme Mon beau sapin avec un piano dénudé, mais gagne lentement en intensité.
Prélude – L’Enfant au tambour propose ensuite une version unique de ce classique des fêtes, avec toutefois une certaine lourdeur qui ne plaira pas nécessairement à tous. Elle mène à la finale de l’album avec Ce qui reste en mémoire. Sauf erreur de notre part, il ne s’agit pas d’une reprise d’un classique des fêtes, mais plutôt une création de Mathieu Bourret lui-même. On a droit à un morceau léger, qui ne fait pas «Noël», mais qui fait du bien, tout simplement. Car pourquoi écouterait-on un album des fêtes, si ce n’est pour nous faire du bien?
Bon, 6 pièces en 27 minutes, ça passe trop vite et il serait normal de rester sur notre faim si on ne savait pas qu’il existait déjà Illumination pour combler notre appétit pour de la musique instrumentale des fêtes. On reconnaît que commencer par un album de Noël n’est certainement pas la meilleure des façons d’aborder la musique de Mathieu Bourret, mais cette sortie nous aura donné envie de nous mettre à jour plus tôt que tard sur le reste de sa discographie, lui qui a bien montré ici ses talents comme pianiste et arrangeur.
À écouter : Entre le bœuf et l’âne gris, Ce qui reste en mémoire
8,1/10
Par Olivier Dénommée
En savoir plus sur Critique de salon
Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.