
Sorti le 16 mai 2025
On a, au cours des derniers mois, critiqué les 2 premiers EP du triptyque Le vide, la peur, l’éclair du collectif Original Gros Bonnet. Il ne restait donc que la 3e et dernière partie, formant ainsi le tout Le vide, la peur, l’éclair. Comme les précédentes sorties, on a droit à un hip-hop jazzé qui passe un peu trop vite.
On ne parle ici que de 4 pistes. La première, Les ondes, nous propose une chanson très rythmée (et sur des mesures au format un peu déstabilisant) appuyant assez bien les textes portés par François Marceau. Fangs (avec Jamaz) suit avec quelque chose de passablement plus lourd et intense, mais aussi plus conventionnel dans la forme.
Notre écoute se poursuit avec Peculiar Strain, cette fois chantée en anglais sur une musique plutôt chargée. On ne saurait dire pourquoi, mais cette chanson ne réussit pas vraiment à nous rester en tête, du moins pas jusqu’au dernier tiers où on entend des voix féminines lui donner un autre souffle. Les lignes de saxophone vers la fin ajoutent aussi à l’effet, mais ces bons éléments auraient bénéficié d’arriver plus tôt. L’opus se conclut ensuite sur Pied de vent, revenant à l’essentiel : une musique simple qui appuie bien le rappeur. Ce dernier a d’ailleurs à peu près le même niveau d’efficacité que dans Les ondes, ce qui est loin d’être désagréable!
Comme mentionné, cette portion d’album ne dure pas longtemps et notre écoute s’achève après 14 petites minutes. Original Gros Bonnet a voulu avec cette dernière partie montrer un côté plus «lumineux» à son triptyque et une certaine ouverture. On ne déteste pas l’idée, bien que le résultat soit quelque peu inégal à notre avis. Si on avait à choisir entre les 3 parties, vous aurez compris qu’on opterait sans trop hésiter pour la 2e (La peur).
Survol de l’album complet
À travers 3 critiques, on a donc écouté la totalité de Le vide, la peur, l’éclair, chacun avec sa personnalité. C’était bien sûr voulu par O.G.B., qui a marqué son évolution à travers son processus créatif : «D’abord, dans Le vide, à travers des pièces au caractère insouciant, tirées d’un élan impulsif et débordant d’arrogance. Ensuite, dans La peur, volet plus introspectif et songeur rempli d’émotions poignantes. Finalement, dans L’éclair, où le doute et l’angoisse se transforment en une prise de contrôle menant à une ouverture lumineuse», lit-on à ce sujet. Cela donne donc 3 parties assez différentes (avec plusieurs registres abordés en 35 minutes), mais avec quand même une certaine cohésion.
On apprécie le processus artistique du groupe, mais il faut quand même souligner quand ça donne des résultats inégaux. La première partie à elle seule ne nous avait pas convaincu, mais la 2e avait changé notre opinion pour le mieux. Il aurait idéalement fallu que la 3e frappe aussi fort pour conclure avec conviction, surtout que le groupe avait cette intention. Il aura finalement opté pour un hip-hop généralement solide, mais pas aussi surprenant que ce qu’on a pu entendre plus tôt. C’est peut-être la voie que veut prendre O.G.B. pour l’avenir? Même si ce n’est pas tout à fait notre registre de prédilection, on reconnaît que le groupe se défend quand même très bien dans à peu près tout ce qu’il touche. Ça ne nous inquiète pas un instant pour l’avenir d’Original Gros Bonnet!
Cette sortie peut notamment être trouvée sur Bandcamp.
À écouter : Les ondes
7,6/10 (L’éclair) // 7,7/10 (Le vide, la peur, l’éclair)
Par Olivier Dénommée
En savoir plus sur Critique de salon
Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.