Les saisons, les secondes – Vincent Vallières

Sorti le 14 novembre 2025

Pour son 9e album, Vincent Vallières s’est gâté : Les saisons, les secondes est composé par une quinzaine de musiciens différents, à l’ancienne avec tous les musiciens impliqués dans la même pièce. Il a aussi collaboré avec l’autrice Dominique Fortier pour l’aider à l’écriture des textes et a invité une personne très proche de lui pour un magnifique duo… On a donc eu pas mal de plaisir à découvrir cette nouvelle offrande de 47 minutes.

Peu importe la direction qu’il prend, on finit par reconnaître la signature Vallières, autant à cause de sa voix que son jeu de guitare. On n’est donc pas trop dépaysé durant la chansons-titre Les saisons, les secondes, même si elle inclut un enrobage beaucoup plus enveloppant (avec notamment un ensemble à cordes et quelques autres instrumentistes classiques) que ce à quoi il a pu nous habituer. Le rock revient toutefois rapidement dans Certitudes, avec un sujet pouvant rappeler le style de Chacun dans son espace, mais plus de 20 ans plus tard. Le concept est assez intéressant, surtout pour ceux qui le suivent depuis tout ce temps, mais c’est là qu’on se rappelle que Vincent Vallières a maintenant 47 ans, ce qui se traduit dans sa façon d’écrire ses histoires. C’est tout aussi vrai dans Salut Lacasse, où on se sent même un peu voyeur d’écouter ce qu’il a à dire au fameux Lacasse!

Après une Je marche comme on tombe qui rentre au poste, on a droit à Dessine-moi, une douce chansons avec nulle autre que Lili-Rose Vallières. Voilà un autre coup de vieux qu’on reçoit d’entendre sa fille de 20 ans l’accompagner le temps de cette chanson! On ne sait pas si elle rêve d’avoir une carrière musicale comme celle de son paternel, mais on peut dire qu’elle a une voix qui pourrait l’amener loin si elle le désirait. Ceci étant dit, la chanson souffre d’une petite faiblesse : elle semble se terminer à 3min20, mais repart aussitôt pour un peu plus d’une minute supplémentaire. On ne déteste pas la prolongation comme cela nous permet de nous laisser bercer un peu plus longtemps par les voix, mais pourquoi avoir fait une fausse fin, qui n’ajoute rien?

Avec Des flèches au soleil, Vallières nous apprend qu’il est beaucoup de choses, incluant «un esti». Le refrain, plus léger, est possiblement la partie que l’on préfère de sa proposition rock. On apprécie aussi beaucoup Sarah, énergique mais plus ensoleillée, avant de passer à Juste un moment, très jolie ballade avec comme instrument central le piano. Comme si ce n’était pas assez, il frappe encore plus fort avec la suivante, Ce n’est plus le temps d’avoir peur, morceau senti et franchement bien construit. Après ces 2 chansons incontournables, Personne a raison nous propose un long build-up sans arriver à recréer le même niveau de magie, menant à la finale de cet album, T’es comme un ange, volontairement plus brute dans son énergie. Ce n’est pas tout à fait le même registre, mais la chanson nous fait penser à On va s’aimer encore, où Vallières se présente aussi amoureux malgré les défis et les doutes. La principale différence est qu’il semble stressé de voir ses enfants grandir dans cette nouvelle chanson, chose qu’il n’avait peut-être pas en tête en 2009!

On n’écoute pas assez souvent la musique de Vincent Vallières, et après avoir longuement écouté son album Les saisons, les secondes, on se demande franchement pourquoi, lui qui jongle tellement bien entre une musique assumée qui reste en tête et des textes porteurs juste assez poétiques pour ne pas être pris au premier degré. On sent les années et l’expérience peser dans son écriture et, dans son cas du moins, cela lui sourit. On recommande sans hésiter quelques bonnes écoutes de cet album, surtout les chansons plus introspectives qui valent vraiment le détour.

L’album est notamment accessible sur sa page Bandcamp.

À écouter : Les saisons, les secondes, Sarah, Ce n’est plus le temps d’avoir peur

8,2/10

Par Olivier Dénommée


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