Sorti le 7 juin 2024

Aujourd’hui, on fait 2 découvertes en même temps : d’un côté, le projet Vanille de Rachel Leblanc, offrant une musique inspirée par un folk rétro et la chanson française, de l’autre le duo Corail (Julien Comptour et Philippe Noël), y allant davantage vers un folk psychédélique. Tout ce beau monde a joint ses forces le temps du EP Tu me vois comme je suis, avec une réalisation de Christophe Charest-Latif (notamment associé à Mort Rose).

Les collaborations peuvent parfois être risquées dans la mesure où chacun pourrait être tenté de tirer la couverture de son bord, mais dans ce cas-ci, on sent que tout le monde a gardé les meilleurs éléments pour donner des chansons inspirées dans un univers très particulier.

La première piste, Jonquille nous permet rapidement de faire un survol de différentes ambiances, avec un début très aérien, laissant toute la place à la voix presque berçante de Vanille, avant d’incorporer certains éléments plus rock psychédélique. Si cette première piste n’offre pas de mélodies particulièrement mémorables, elle sert tout de même de bonne carte de visite pour la suite, beaucoup plus mémorable : Poupée russe reste instantanément en tête, un peu à cause de son côté un peu plus rythmé, mais surtout pour son refrain. Imaginez qu’on prenait la musique du groupe Corridor et qu’on lui faisait faire un enfant avec Zelda’s Lullaby de la série The Legend of Zelda, et ça pourrait donner quelque chose qui ressemble à ça et, franchement, on ne peut pas dire qu’on déteste le résultat.

Jusqu’à présent, c’est beaucoup Vanille qu’on a entendu, mais dans Le temps des récoltes, on entend davantage les gars de Corail à la voix, apportant avec eux leur douceur, avant de revenir à quelque chose d’un peu plus chargé et estival avec Tu me vois (comme je suis). Les musiciens se risquent aussi avec une chanson un peu plus longue, Vas-tu me comprendre? (4min37 par rapport à la plupart des autres qui n’atteignent pas la barre des 3 minutes), y allant d’un début langoureux menant à un segment instrumental plus énergique. Car malgré sa longueur, la chanson contient très peu de paroles, laissant plutôt place aux ambiances, par ailleurs très réussies.

On conclut notre écoute avec Les sons qui nous bercent, de retour avec Corail à l’avant-plan, ramenant leurs voix douces, mais incorporant des sonorités plus psychédéliques, ce qui donne un résultat un peu ambigu. Disons que le titre ne manque pas d’ironie ici, comme c’est possiblement la chanson la moins berçante du lot!

En écoutant le microalbum Tu me vois comme je suis, on ne sent pas vraiment qu’on a affaire à deux projets distincts; tout coule naturellement et le dosage entre les différentes influences est en général excellent. On n’est pas un grand fan de musique psychédélique, mais dans ce cas-ci, on en aurait redemandé un peu plus et on se permet d’espérer que cette collaboration n’en restera pas là!

Vous pourrez trouver cet EP sur Bandcamp.

À écouter : Poupée russe, Vas-tu me comprendre?

7,9/10

Par Olivier Dénommée