
Sorti le 11 septembre 2018
Si on avait trouvé Lovers in No Mind’s Land, le premier EP du duo Slow Fade Sailors (David Ratté et Andréa Bélanger de Will Driving West), plutôt ordinaire dans sa qualité d’enregistrement, The Golden Age of Letting Go nous a davantage convaincu. Entre les 2 sorties, le duo a notamment interprété la musique du film Il pleuvait des oiseaux, mais a aussi lancé un autre EP, While the Soul Slept in Beams of Light, que l’on a décidé de prendre le temps d’écouter pour voir l’évolution du projet.
Étonnamment, cette sortie vient seulement quelques mois après le premier EP, mais la qualité a rapidement pris une coche de plus. Cela s’entend dès les premières secondes de Sam, berçante à souhait et désarmante de simplicité au piano. Les 3 suivantes, Earthly, The Lake et la pièce-titre While the Soul Slept in Beams of Light, nous surprennent ensuite avec l’incorporation de cordes – le duo misait précédemment seulement sur du piano à 4 mains – donnant une toute autre ambiance. Ambiance qui se retrouvera d’ailleurs dans la bande sonore d’Il pleuvait des oiseaux lancée l’année suivante. En fait, on réalise que beaucoup de morceaux de ce bref EP s’y sont retrouvés. Il n’est pas clair ce qui est venu en premier entre la composition de ces pièces et le contrat pour la musique du film, mais les 2 sorties semblent avec un peu de recul être intimement liées.
De retour aux commentaires sur les pièces : Earthly ouvre avec la première moitié de la piste avec des cordes seulement, avant que le piano ne prenne la place. L’ambiance créée n’est pas inintéressante, mais elle est un peu plus tendue que Sam par exemple. Quant à The Lake, on va dans le très lent, où tout semble en suspension. L’émotion n’est toutefois pas aussi présente qu’on aurait souhaité. Enfin, While the Soul Slept in Beams of Light est de loin la plus longue de l’opus du haut de ses 6 minutes, et elle prend le temps de bien créer son ambiance. Si le début demeure quelque peu incertain, les passages centrés sur le piano demeurent efficaces comme on l’aime. La pièce se termine toutefois comme elle a commencé, bouclant la boucle avec les cordes (même si la dernière note demeure réservée au piano). Dans ce cas-ci, on aurait quand même préféré que le duo garde ça plus simple.
En rétrospective, le EP While the Soul Slept in Beams of Light était l’avant-goût du Slow Fade Sailors cinématographique, une autre facette du duo que l’on ne soupçonnait pas nécessairement à ses débuts. Cette facette entre toutefois en conflit avec le Slow Fade Sailor minimaliste, où l’émotion passe entièrement par un doux doigté au piano. Cet EP (avec l’exception notoire de Sam) ne s’adresse donc pas exactement au même public. Au final, c’est à vous de voir ce que vous voulez entendre selon votre état d’esprit!
Vous trouverez cet EP sur Bandcamp.
À écouter : Sam
7,5/10
Par Olivier Dénommée
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