
Sorti le 11 avril 2025
Ces derniers jours, on a écouté Lune d’argent, le tout premier album complet de Sofia Duhaime, autrice-compositrice-interprète originaire de l’Outaouais, pour y découvrir son univers quelque part entre pop, folk et rock, autant en français qu’en anglais. Et c’est une proposition éclectique mais assez inspirée qu’elle nous présente!
Malgré nos multiples tentatives, on a toujours de la difficulté à dire à qui Sofia Duhaime nous fait penser même si sa musique a souvent un petit quelque chose de familier. Prenons la première piste, la chanson-titre Lune d’argent, où elle assume un côté chanson à texte à la française, avec une musique aux accents rétro. Quant à sa voix, elle peut s’approcher de celle d’une Klô Pelgag avec des mélodies qui ne sont pas complètement étrangères à Pierre Lapointe. Quoi qu’il en soit, c’est assez efficace! Puis, avec Poison, Duhaime penche cette fois vers le blues en anglais, où elle a une toute autre voix, mais avec la même efficacité, montrant l’étendue de son registre.
La ballade Comme des anges nous transporte vers le côté plus sombre de Sofia Duhaime, et Il est parti y va d’un morceau rock plus chargé. Le prochain segment est davantage folk : Back to Eden nous plonge dans un univers folk et rock progressif en anglais, alors que Arboretum revient à un folk plus doux. Le ciel pleurera propose ensuite quelque chose de plus énergique avec un refrain particulièrement mémorable.
Nos épines n’est pas excessivement loin d’une chanson jazzée à la Zaz, puis on passe aux arrangements feutrés de Cimetière. S’ensuit la puissante Entre deux stations (les refrains sont particulièrement redoutables!) et, déjà, la brève finale Dans les bois, sous forme d’interlude qui résume les propos entendus tout au long de l’album.
Il est excessivement rare qu’on entend une sortie qui réussit à avoir des sonorités aussi éclectiques sans paraître complètement décousue. Sofia Duhaime y parvient miraculeusement, et avec son premier album de surcroît! Maintenant que c’est dit, ce choix artistique n’est pas sans défaut : il est très possible que certains auditeurs vont beaucoup aimer 1 ou 2 chansons et ne pas se sentir interpellé par le reste, ce qui ne serait pas surprenant vu l’étendue des registres abordés dans cet opus de 37 minutes. Les changements très fréquents font aussi en sorte qu’on ne sait pas trop dans quel contexte on voudra écouter Lune d’argent dans son intégralité. Cela reste une proposition audacieuse et somme toute très réussie, qui mérite quelques bonnes écoutes. On prédit que l’artiste n’a pas dit son dernier mot avec cette sortie!
À écouter : Lune d’argent, Le ciel pleurera, Entre deux stations
8,0/10
Par Olivier Dénommée
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