Cycle délicat – Simon Lachance

Sorti le 5 septembre 2025

On connaissait assez peu le musicien Simon Lachance, mais on se rend vite compte qu’il a travaillé sur de nombreux projets musicaux, dont les groupes Raton Lover et Kinkhead, et qu’il a collaboré avec des artistes tels que Jérôme 50, Gabrielle Shonk, San James et Julyan. Ici, on s’intéresse à son 2e album solo, Cycle délicat, une sortie «groovy, autobiographique et apaisant[e]» qu’il nous livre, sur une musique indie-pop francophone qui rend assez bien justice au titre de l’opus.

L’album ouvre tout doucement sur Lumière, une petite ballade légère où la voix de Lachance réussit à nous envelopper. Les arrangements, déjà assez solides, deviennent carrément irrésistibles avec la montée de la dernière minute. C’est une parfaite entrée en matière et ça met la barre haute pour la suite. S’ensuit la sympathique Waterloo, qui donnera envie de taper du pied, mais qui n’atteindra pas exactement le niveau d’efficacité de Lumière. On apprécie toutefois beaucoup les mélodies simples mais accrocheuses de Cargo.

Trêve nous laisse des sentiments partagés avec quelques très bons segments (on aime notamment le côté groovy de la chanson et son build-up), mais d’autres passages à notre avis plus faibles (on n’accroche pas du tout sur les bouts batterie-voix et toutes les mélodies ne restent pas en tête). On ne peut évidemment pas faire un home run chaque fois! La chanson-titre Cycle délicat est son refrain hyper planant valent au moins le détour, compensant même pour les couplets corrects mais pas exceptionnels. La montée de la suivante, Pedro, prend un peu trop de temps à notre goût avant d’arriver, ce qui est dommage parce qu’on ne déteste pas la proposition.

Au moins, Cerf-volant se rattrape tout de suite avec une chanson légère, mais assumée du début à la fin, avec un refrain contagieux. Commentaire similaire pour Astronaute, légèrement plus rythmée, mais pas moins sentie. Cela rend plus difficile d’apprécier Corail, qui manque de quelques ingrédients pour être mémorable. Histoire sert de conclusion dépouillée à ce bref album, remplissant bien son mandat, sans nous époustoufler outre mesure.

L’album Cycle délicat est quelque peu inégal dans la qualité des chansons, mais il faut lui donner que Simon Lachance a su donner une identité claire à sa sortie et qu’il l’a bien assumée durant les 30 minutes qu’elle dure. C’est aussi vrai en musique que dans ses textes, même si on n’a pas mis l’accent sur cette dernière facette dans le cadre de cette critique. On a déjà été plus dur envers certains projets de Lachance, particulièrement Raton Lover, mais il parvient à se défendre en solo, et on doit dire que certaines chansons méritent d’avoir une longue vie. Cycle délicat sort à un drôle de moment : il arrive à la fin de l’été, avec une musique presque estivale mais pas tout à fait et des textes plus automnaux sans l’être pleinement non plus. Souhaitons quand même qu’il trouvera son public et que le musicien continuera de peaufiner ses compositions pour ses prochains projets!

L’album est accessible sur la page Bandcamp de Simon Lachance.

À écouter : Cargo, Cycle délicat, Astronaute

7,3/10

Par Olivier Dénommée


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