Au fil des années, on a vu passer souvent le nom de Papagroove, collectif montréalais d’afro-funk, mais on n’a jamais pris le temps de véritablement se pencher sur sa musique. On tente de se reprendre en revenant sur son album de 2023, sympathiquement titré Y’annonce beau!, qui s’écoute drôlement bien en été, bien que l’album a plutôt été lancé en plein automne.
On se demandait quel artiste ou groupe représentait le mieux le Québec et sa musique et le nom du groupes Les Cowboys Fringants est vite venu en tête, lui qui est dans le décor depuis 1995 et qui a fait pleurer tout le monde ces dernières années avec la détérioration de la santé puis le décès de son chanteur Karl Tremblay en novembre 2023. Ça nous a amené à replonger dans sa discographie, en particulier l’album Les antipodes… paru peu avant la pandémie et le diagnostic de cancer, mais qui prend un autre sens quand on l’écoute en sachant ce qui s’en vient.
La pianiste québécoise Élisabeth Pion poursuit son ascension et, un an à peine son premier album Femmes de légende, elle lance un 2e album, délaissant le piano solo pour jouer avec Arion Orchestre Baroque. Amadeus et l’Impératrice se concentre sur seulement 2 compositeurs : Mozart, qui se passe de présentation, et Hélène de Montgeroult (1764-1836), compositrice française encore trop méconnue, chose qu’Élisabeth Pion et Mathieu Lussier, directeur artistique d’Arion, tentent ici de corriger en mettant sa musique côte à côte avec celle d’un des compositeurs les plus prolifiques et talentueux de tous les temps.
L’album Les Chemins de verre, le 4e du groupe rock québécois Karkwa, est considéré par plusieurs comme étant non seulement le meilleur du groupe, mais également un des meilleurs albums parus au Québec, voire au Canada. 14 ans plus tard, alors que le groupe fait un retour sur scène après une longue pause, qu’en reste-t-il? On a (enfin) décidé de s’y pencher après avoir été très peu impressionné par son nouvel album, Dans la seconde.
Si le nom de Louis-Étienne Santais n’est pas encore hyper connu, il fait pourtant partie de projets qui le sont davantage, en tant que membre de Ghostly Kisses et du duo Fjord. En solo, le pianiste de Québec y va d’une musique instrumentale centrée sur son instrument de prédilection, donnant des résultats qui ne sont pas sans rappeler les Nils Frahm, Ólafur Arnalds, Jean-Michel Blais et Alexandra Stréliski de ce monde. Son premier album solo, Reflection I, a vu le jour en pleine pandémie, en 2020.
Certains se rappelleront peut-être de Chansons, le premier album de la chanteuse Jill Barber entièrement en français paru en 2013. Bien qu’elle a enregistré beaucoup de musique avant et après cette sortie, cet opus demeure à ce jour son album le plus populaire. Elle remet donc ça 11 ans plus tard avec Encore!, offrant un jazz vocal empreint de sensualité (car il n’y a pas grand-chose de plus séduisant d’une chanson en français chantée avec un accent anglais) sur 11 chansons du vaste répertoire francophone.
Aujourd’hui, on fait 2 découvertes en même temps : d’un côté, le projet Vanille de Rachel Leblanc, offrant une musique inspirée par un folk rétro et la chanson française, de l’autre le duo Corail (Julien Comptour et Philippe Noël), y allant davantage vers un folk psychédélique. Tout ce beau monde a joint ses forces le temps du EP Tu me vois comme je suis, avec une réalisation de Christophe Charest-Latif (notamment associé à Mort Rose).
L’autrice-compositrice-interprète Danyka Boileau-Bonaduce a eu plusieurs vies, elle qui a déjà fait de la musique sous le nom de Rose Bouche. Aujourd’hui, c’est avec son projet Makenzie qu’elle souhaite se faire connaître, pour lequel elle lance un premier album, Mousses mémoires.
Le projet Unessential Oils, du musicien Warren Spicer (de Plants and Animals), a vu le jour récemment et a lancé son premier album homonyme. Selon les informations transmises, l’album est inspiré du jazz, du folk et du mouvement tropicália brésilien (dont on ignorait l’existence avant de faire la recherche sur ce que c’était) et fait appel à plusieurs musiciens vétérans de la scène montréalaise pour arriver à concrétiser ce projet assez audacieux.
Environ 2 ans après son album Both Ways, Donovan Woods subissait comme le reste de la planète la pandémie de COVID-19. Et comme bien d’autres, ça ne l’a pas arrêté et il a enregistré son 6e album studio Without People qui, malgré le titre, a vu le jour quelques mois plus tard à l’aide de plusieurs collaborateurs, bien que ce soit à distance. En fait, le titre fait surtout référence aux sujets abordés par chanteur ontarien dans cet album, notamment les relations avec les autres.
On s’est intéressé dans la dernière année à la musique de Pur Pasteur, alias le pianiste Nathan Giroux, et on était curieux de voir à quoi ressemblerait un album composé en collaboration avec Xavier-Charles Fecteau, un compositeur de musique de jeux vidéo plus proche de la musique électronique. Le résultat est Le voyage d’Héliodore, album alliant habilement ces deux univers.
Après avoir remporté le Félix de l’album country de l’année avec son premier album, Sweet Montérégie, les attentes ont vraisemblablement monté d’une coche lorsqu’il a lancé Ça s’invente pas, son 2e album studio où il s’assume plus que jamais dans son interprétation très libre de ce qu’est le country.
Deux mots qui décrivent bien l’auteur-compositeur-interprète néo-brunswickois David Myles sont certainement «prolifique» et «polyvalent». Au cas où on en doutait encore, il nous le rappelle avec son 16e album studio, Devil Talking, où il joue à la fois avec les sonorités et les émotions, livrant certaines de ses chansons les plus intimes à ce jour.
Quand elle a lancé son premier album homonyme en 2017, Gabrielle Shonk a très vite connu le succès, méritant même une nomination aux Junos en 2019. L’intense rythme de la tournée qui a suivi l’a amenée à rapidement réfléchir à son prochain album et, devine-t-on, la pandémie lui a enfin donné le temps de respirer et de créer sans être autant sous pression. C’est ainsi que début 2023, Across the Room, son 2e opus, a pu voir le jour et on doit dire qu’elle a relevé le défi avec brio.
Le jeudi 23 mai dernier au Gesù était une soirée spéciale pour bien des gens : pour le projet Ghostly Kisses, mettant de l’avant Margaux Sauvé et Louis-Étienne Santais, c’était le premier spectacle depuis la sortie de son 2e album Darkroom. Pour Camille Poliquin, alias Kroy, c’était l’occasion se jouer pour la toute première fois du nouveau matériel, incluant celui de son dernier EP Bloodmoon et vraisemblablement de son prochain album complet à paraître cet été. Et pour probablement plusieurs personnes dans la salle, c’était une première occasion d’écouter du Ghostly Kisses live assis dans une salle.
Moins d’un an après la sortie de son 2e album, 99 Nights, Charlotte Cardin est de retour avec du nouveau matériel! Un voyage d’une semaine à Nashville lui aura permis de produire un petit EP de 3 chansons, très simplement intitulé A Week in Nashville. Et la simplicité ne se trouve pas que dans le titre, mais aussi dans les arrangements des chansons, plus dépouillés que ce à quoi elle nous a habitués par le passé, plus près du folk que de la pop.
Depuis qu’on suit religieusement la musique de Ghostly Kisses, on essaie de se tenir le plus à jour possible sur ses nouvelles sorties. Son deuxième album complet, Darkroom, est vite passé sur notre radar et il était impensable qu’on ne s’y penche pas. Surtout, on avait hâte de voir la direction qu’elle prendrait après son Heaven, Wait qui misait un peu trop sur les beats électroniques à notre goût. Malheureusement pour certains, elle continue dans cette nouvelle direction.
On s’était penché en 2018 sur, Baby Teeth, le premier album du jeune groupe indie pop Dizzy, basé en Ontario. On reconnaissait à l’époque le potentiel, sans être complètement séduit par la proposition, qui n’avait pas encore établi son identité propre. Pratiquement 5 ans jour pour jour après cette première sortie, le groupe lançait son 3e album homonyme, que l’on a eu envie d’écouter pour voir comment avait évolué le groupe.
Le nom d’André Dédé Vander est essentiellement dans le paysage québécois dès qu’il a mis les pieds ici en 1996, lui qui a participé à une multitude de projets, à commencer par Les Colocs, mais aussi dans sa musique en solo. On s’est intéressé à sa plus récente sortie, L’Anse-Pleureuse, un opus à cheval entre le EP et l’album (on parle de 7 chansons en 28 minutes seulement), nommée en l’honneur du petit village gaspésien du même nom où Vander est aujourd’hui installé.
Ça nous paraissait comme si c’était hier, mais le précédent album de Roman Zavada, Résonances boréales, est paru en 2016! Par la suite, le pianiste et compositeur a beaucoup présenté le spectacle associé à cette musique, mais ce n’est qu’en 2024, soit 8 ans plus tard, qu’il était prêt à lancer du nouveau matériel. Malgré son titre Forêt pour deux pianos, cet album n’hésite pas à ajouter d’autres instruments autres que le piano pour créer des ambiances dont Zavada a le secret.
En septembre 2019 paraissait Oncle Jazz, solide 3e album de Men I Trust. Mais le groupe n’a eu que quelques mois pour en faire la promotion avant que tout arrête subitement début 2020… Ça a visiblement laissé du temps aux 3 musiciens d’enregistrer de la nouvelle musique qui est devenue le 4e album habilement intitulé Untourable Album (même si sa sortie a été suivie du Untourable Tour, signe que le groupe n’est pas dépourvu d’ironie!). Et on comprend que le groupe était inspiré alors qu’il a livré 15 pistes pour une durée de 43 minutes!
Il y a 5 ans jour pour jour paraissait The Other Way, la version acoustique de l’album Both Ways du chanteur canadien Donovan Woods. L’album dans son entièreté a donc été réenregistré avec de nouveaux arrangements, donnant dans bien des cas une autre énergie à ses compositions.
À l’automne 2019 paraissait Junior, album du groupe montréalais Corridor qui n’avait aucune idée de ce qui s’en venait quelques mois plus tard. Une pandémie et des rêves brisés plus tard (incluant d’importantes tournées annulées), le groupe propose une 4e album, intitulé Mimi – du nom du chat du chanteur, bien que la face de chat laid sur la pochette n’est pas l’animal en question – qui se veut une référence à cette désillusion causée par les déceptions des dernières années, mais aussi la vie en général alors que 4 ans et demie ont passé depuis Junior.
À sa sortie surprise, l’album Pub Royal des Cowboys Fringants a tout raflé dans l’attention médiatique culturelle québécoise. À la base, cet album est une version enregistrée par le groupe des chansons de la comédie musicale du même titre interprétée en 2023 par d’autres artistes, mais l’album est vite devenu une dernière chance d’entendre la voix du chanteur Karl Tremblay, décédé 5 mois plus tôt. Une chanson en particulier, La fin du show, frappe par son message où le chanteur se prépare à sa mort.
Pour plusieurs, le 5e album d’Adam Karch, Everything Can Change, lancé en 2020 quelques semaines avant une pandémie qui a littéralement tout changé, est passé dans le beurre à l’époque. On a eu quelques occasions de l’entendre depuis et l’artiste a laissé entendre à plusieurs reprises qu’il avait l’intention de lancer un nouvel album, possiblement à l’aide de sociofinancement. Cet album qui en a résulté est Some Awkward Country Ahead, au titre qui résume très bien le sentiment qu’il a eu pendant les années de COVID-19, sans toutefois nécessairement parler de ça. On retrouve aussi le Adam Karch à son meilleur : juste lui et sa guitare, qui nous avait grandement charmé à l’époque de Blueprints.
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